30 juillet 2020
Ségur de la santé : le positionnement de France Alzheimer

Compte tenu de son engagement sur ces sujets et suite aux conséquences souvent dramatiques de la crise sanitaire et de sa gestion pour les personnes malades et leurs familles, France Alzheimer et maladies apparentées a souhaité contribuer au Ségur de la santé, lancé par Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, le 25 mai dernier.

En effet, depuis les premiers plans dédiés, les spécificités des pathologies neuro-évolutives, touchant à la fois la personne malade, ses proches et son environnement, concourent à situer la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées au cœur des réflexions actuelles et des différents projets de réforme du système de santé.

Nos convictions sont claires, elles émanent de notre expérience de terrain, au plus près des personnes malades et de leurs familles et ont été transmises à la mission Ségur avec l’espoir d’une articulation ambitieuse et cohérente avec la stratégie grand âge et autonomie et la construction d’une cinquième branche de la sécurité sociale. Ces convictions répondent à plusieurs enjeux :

  • le renforcement du nombre de professionnels de santé, formés, travaillant de manière coordonnée sur le terrain pour répondre aux besoins des personnes concernées, en établissement et à domicile ;
  • la convergence des politiques du handicap et de la dépendance et la neutralisation de la barrière de l’âge, par le passage d’une approche catégorielle, personnes handicapées ou âgées, à une approche thématique, « l’autonomie », avec une compensation accordée en fonction des besoins et non de l’âge ;
  • le renforcement des réponses apportées aux aidants, pour les soutenir dans leur engagement quotidien auprès de leur proche malade ;
  • la réforme globale du modèle de gouvernance avec des acteurs clairement identifiés, garants du principe d’égalité sur l’ensemble du territoire et œuvrant de manière décloisonnée ;
  • le respect de la démocratie sanitaire, qui a tant souffert durant la période de crise sanitaire.

Aussi, à la lecture des mesures présentées le 21 juillet, issues d’une concertation d’à peine un mois et demie, et bien que certaines d’entre elles soient perçues comme des signes d’espoir par de nombreuses Fédérations, du secteur sanitaire surtout, des questions essentielles restent en suspens :

  • quelle articulation avec les enjeux du secteur médico-social ?
  • qu’en est-il du décloisonnement tant espéré ?
  • pourquoi ne pas prolonger la période de concertation afin de garantir une réforme globale du système de santé cohérente avec les besoins de chaque secteur ?
  • comment répondre aux enjeux de la gouvernance sans débattre à nouveau sur le rôle de l’ensemble des acteurs ?

Les défis sont nombreux et toute réforme ayant pour objectifs de renforcer l’accessibilité aux soins, le bien-être des professionnels de santé de tous secteurs et la réponse aux besoins des usagers, sera évidemment semée d’embûches. Il n’en reste pas moins essentiel qu’elle ne soit pas perçue comme un simple « pansement » de plus suite à la crise sanitaire, qui n’a toujours pas été endiguée.

Pour France Alzheimer et maladies apparentées, alors que le Plan maladies neurodégénératives 2014-2019 est arrivé à échéance et que son évaluation n’a pas encore abouti, il est avant tout essentiel que toute réforme en cours et à venir, intègre les défis posés par les maladies neuro-évolutives. Pour l’heure, aucune garantie ne nous a été offerte sur ce point et nous poursuivons notre combat en ce sens.