24 novembre 2023
Patrick Foulhoux, l’amour d’un fils

Aidant de ses deux parents, Patrick Foulhoux vient de sortir son livre À nous deux, Alzheimer (Editions Entremises, 2023). Il raconte comment il a accompagné ses parents, en quoi l’association France Alzheimer Puy-de-Dôme l’a aidé, et comment il a attrapé toutes les mains tendues. Ce livre est aussi un hommage aux aidants, aux professionnels de santé et aux travailleurs sociaux.

Journaliste musical, la soixantaine, Patrick Foulhoux a publié dans des magazines comme Rolling Stone et sorti plusieurs ouvrages, notamment sur Les Thugs, groupe de rock originaire d’Angers.

Il a récemment changé de registre à l’occasion de la sortie de son dernier livre, À nous deux, Alzheimer (Editions Entreprises), paru en avril 2023.

« Je me suis retrouvé confronté à cette maladie », explique le citoyen de Clermont-Ferrand. «Du jour au lendemain, j’ai appris que mon père et ma mère étaient atteints de la maladie d’Alzheimer. Soit je détournais le regard et je les abandonnais, soit je faisais tout pour les accompagner du mieux que je pouvais. C’est ce que j’ai fait. Ce que je raconte dans ce livre, c’est mon témoignage d’aidant. »

Tout a commencé en 2016, avec les premières alertes. «Mes parents se rendaient chez leur médecin chaque mois. Un jour, en sortant de la visite, ma mère m’a appelé pour me direque leur voiture avait été volée. Elle n’avait finalement pas été volée mais elle se trouvait deux rues plus loin. Mais soit, la fois suivante, j’ai conduit mes parents chez le médecin et j’ai assisté
à la consultation. Le médecin avait accepté que je sois présent. Et là, ma mère a répondu tout à fait à côté des questions du médecin. Ayant travaillé à l’hôpital, j’ai compris qu’il s’agissait de troubles cognitifs. »

La visite suivante a également apporté son lot de surprises. «Le médecin m’a remis une lettre pour mon père, pour son rendez-vous chez le cardiologue. Et là, j’ai découvert que mon père avait déjà été diagnostiqué Alzheimer. Cette information m’a permis de comprendre plusieurs de ses comportements de ces derniers temps. Quant au diagnostic de ma maman, il sera confirmé peu de temps après. »

Patrick Foulhoux et son livre

« France Alzheimer m’a sauvé la vie »

La maman de Patrick Foulhoux a ensuite fait un coma diabétique. Alors qu’elle sortait de réanimation, son fils a été amené à rencontrer une assistante sociale. «Elle m’a parlé de l’allocation personnalisée d’autonomie, l’APA, de mise sous curatelle, d’Ehpad… Je me suis senti complètement submergé et c’est à ce moment que j’ai trouvé de l’aide auprès de France
Alzheimer Puy-de-Dôme. »

Un chapitre est d’ailleurs consacré à cette association départementale du réseau France Alzheimer. « Je me suis adressé à eux comme si je lançais une bouée de sauvetage. Et ils l’ont saisie. J’ai suivi tout de suite la formation des aidants qui sera très bénéfique pour moi. J’ai appris comment fonctionnait la maladie, comment l’appréhender, comment l’anticiper, comment mieux communiquer avec mes parents. J’ai appris à me comporter avec eux, à aller chercher des souvenirs lointains, à les ramener dans la conversation. J’ai ensuite participé aux groupes de parole. Ça m’a sauvé la vie. Je ne sais comment j’aurais affronté tout ça sans France Alzheimer Puy-de-Dôme.»

L’aide existe

Patrick a pu saisir chaque main tendue, la chaîne d’aide ne s’était jamais rompue: celle du CCAS de Clermont-Ferrand, de l’équipe spécialisée Alzheimer (ESA), de la gestion de cas… «Ce livre vise à rappeler aux aidants qu’ils ne sont pas seuls. La première des choses à faire, c’est suivre cette formation des aidants de France Alzheimer qui ouvre les yeux et qui permet d’affronter cette maladie. Ce livre, c’est aussi un hommage à aux professionnels de santé et aux travailleurs sociaux qui ont été extraordinaires avec ma famille. J’ai aussi eu beaucoup de chance, celle de croiser des gens formidables, qui ont aussi pris autant soin de moi que de mes parents. »

La mère de Patrick Foulhoux est décédée en juin 2019, son père quelques années plus tard, du Covid, alors qu’il était en Ehpad.

À l’heure de rédiger son livre, Patrick Foulhoux s’est aussi interrogé sur le fait que ses parents avaient caché la maladie de son père, à lui ainsi qu’à son frère. «Nous ne leur avons pas voulu, bien sûr. Eux, ils ont juste voulu protéger leurs enfants. »