29 mars 2024
Un nouveau test sanguin pour diagnostiquer la maladie d’Alzheimer

Avec l’arrivée des nouvelles thérapeutiques, la problématique du diagnostic précoce gagne en importance. Un ancien lauréat des appels à projets France Alzheimer travaille sur un nouvel outil de diagnostic se basant sur un test sanguin et leurs récents résultats sont prometteurs.

Savoir détecter la maladie d’Alzheimer plus tôt est crucial pour traiter la maladie efficacement. À l’aube d’une nouvelle prise en charge thérapeutique uniquement adressée à des personnes atteintes d’une maladie d’Alzheimer à un stade précoce, le besoin d’outils efficaces et précis permettant de diagnostiquer ces personnes devient impérieux.

L’équipe du Dr Jérôme Braudeau, ancien lauréat des appels à projets France Alzheimer, a étudié une nouvelle approche qui utilise des tests sanguins pour détecter des signes précoces de la maladie. Ces chercheurs ont travaillé sur des échantillons de sang provenant de 345 personnes suivies sur une période allant jusqu’à 13 ans, ainsi que sur leurs données cliniques permettant de classer ces patients en fonction de la présence ou non de troubles cognitifs (individus Alzheimer vs individus non-Alzheimer). Ils ont ainsi pu rechercher les biomarqueurs sanguins qui leur permettraient de prédire avec précision si un individu va développer une maladie d’Alzheimer à l’avenir.

Comment procèdent-ils ?

Après plusieurs années de recherche, cette équipe a pu sélectionner 19 biomarqueurs sanguins d’intérêt et a développé un algorithme capable d’effectuer différents calculs leur permettant de prédire si une personne déclenchera la maladie d’Alzheimer avec une spécificité (probabilité d’être testé négatif lorsque l’on n’est pas malade) de 93 % et une sensibilité (possibilité d’être testé positif lorsque l’on est malade) de 65.4 %.

L’intérêt de cette approche est encore plus important lorsqu’elle est couplée avec les outils utilisés en pratique dans le diagnostic de la maladie d’Alzheimer (ponction lombaire ou scanner TEP) qui permettraient alors d’obtenir une spécificité de 100 %, et annuleraient, en théorie, le risque d’être diagnostiqué malade d’Alzheimer si on ne l’est pas. Cette information est cruciale pour le futur de la prise en charge de la maladie d’Alzheimer. Cela permettrait de réduire l’errance diagnostique des personnes atteintes de troubles cognitifs et permettrait de traiter plus efficacement les individus susceptibles de bénéficier des nouveaux médicaments prochainement disponibles en Europe.

La prochaine étape de validation de ce procédé sera une étude clinique à plus grande échelle visant à impliquer plusieurs dans le but de retrouver les résultats de cette étude sur un volume plus important d’individus.

Sources:

Souchet, B., Michaïl, A., Heuillet, M. et al. Multiomics Blood-Based Biomarkers Predict Alzheimer’s Predementia with High Specificity in a Multicentric Cohort Study. J Prev Alzheimers Dis (2024). https://doi.org/10.14283/jpad.2024.34