17 janvier 2022
La thérapie du voyage

L’Ehpad L’Aquarelle de Bully-les-Mines (groupe ANHAC), dans le Pas-de-Calais, s’est doté d’un équipement innovant dédié aux patients atteints de la maladie d’Alzheimer: la thérapie du voyage.

Destinée aux personnes malades, la thérapie du voyage est simple : les résidents s’installent dans une gare fictive où un tableau, une horloge et un banc permettent de recréer l’ambiance. Les voyageurs s’assoient ensuite dans le wagon avec un membre de l’équipe formé à la thérapie. Puis, le train s’élance. Positionné à la fenêtre, un écran fait défiler des paysages, simule des arrêts en gare… Les résidents sont alors invités à dialoguer avec le soignant.

L’Ehpad L’Aquarelle de Bully-les-Mines (groupe AHNAC), dans le Pas- de-Calais, s’est doté de cet équipement innovant. Grâce au partenariat entre l’Ehpad et France Alzheimer 62, la thérapie du voyage est aussi accessible aux malades d’Alzheimer suivis à domicile par les bénévoles de l’association, également formés à l’utilisation de cette thérapie. « Je l’ai fait avec trois collègues. On se sentait vraiment en voyage, comme dans un vrai train. C’était bluffant», explique Jean-Marc Doisne, président de France Alzheimer Pas-de-Calais.

Communication, apaisement, expression d’émotions, mais aussi stimula- tion de la mémoire et éveil sensoriel sont au cœur de cette thérapie qui joue également sur l’envie d’ailleurs des patients. En donnant l’impression de sortir momentanément de l’Ehpad, cette approche non médicamen- teuse réduit le stress et l’agitation des personnes atteintes d’Alzheimer. Elle a aussi pour but de réduire le recours aux traitements médicamenteux utilisés pour la prise en charge de l’anxiété.

« Trois personnes malades que nous accompagnons y participent, chaque mardi après-midi, depuis juin », indique Jean-Marc Doisne. « Les aidants nous disent que cela fait du bien à leur proche, qu’il dort mieux, qu’il est détendu après la séance de 25 minutes, qu’il se libère et parle plus que d’habitude. Une dame qui a d’importants problèmes de sommeil dort à peine installée dans le train. On s’est demandé si c’était bien ou pas, et son mari nous dit qu’elle est au moins apaisée en rentrant à la maison. »

Jean-Marc Doisne évoque une anecdote venue tout droit d’un Ehpad de Valenciennes où ce dispositif a été installé. « Une personne déambulait beaucoup. Elle marchaitune trentaine de kilomètres par jour. Cela a généré des problèmes de dénutrition. Les soignants l’ont invitée à participer à la thérapie du voyage et ça l’a apaisée. Elle ne déambulait plus autant et ça a permis de réduire son traitement contre l’angoisse et de lutter contre ses problèmes de dénutrition. »

Pour le président de France Alzheimer Pas-de-Calais, la phase expérimentale est positive. « Nous en sommes encore au stade de l’observation mais au moins, les premiers retours sont favorables. »