30 mars 2022
France Alzheimer et maladies apparentées échange avec le représentant de Marine Le Pen

Le 28 mars, le Dr Patrick Barriot, anesthésiste-réanimateur, toxicologue et référent santé de Marine Le Pen a échangé par visioconférence avec France Alzheimer et maladies apparentées.

En introduction de nos échanges, le Dr Patrick Barriot a rappelé les deux sujets prioritaires du programme Santé de la candidate du Rassemblement National : les maladies chroniques, dont les maladies neuro-évolutives, et le vieillissement de la population. Avec comme objectifs principaux : le renforcement des soins hospitaliers et ambulatoires et le soutien aux aidants non professionnels. « Nous améliorerons l’encadrement médical dans les Ehpad avec également la garantie d’un droit opposable aux visites pour les résidents et les familles. Nous créerons par ailleurs une filière spécifique dédiée à l’accueil des personnes âgées dans les services d’urgence avec des gériatres et des infirmiers de pratique avancée en gérontologie. Nous développerons aussi la gérontopsychiatrie afin de mieux dépister la dépression du sujet âgé », a poursuivi le Dr Patrick Barriot.

Interrogé sur l’opportunité de proposer un Plan dédié, le porte-parole « Santé » de Marine Le Pen a évoqué le vote en priorité de deux grandes lois-cadres : « la première sera dédiée au grand âge et à l’autonomie avec un financement important de la cinquième branche, de l’ordre de 9 à 10 milliards d’euros. Un Plan Alzheimer pourrait entrer dans ce cadre-là. La deuxième concernera la santé mentale et la psychiatrie ».

Favorable à la reconnaissance du handicap cognitif pour « neutraliser » la barrière de l’âge, le Dr Patrick Barriot a également évoqué une nouvelle gouvernance en santé caractérisée par un changement d’échelle : les Agences régionales de santé seraient supprimées, l’instance de décision relevant dans ce nouveau schéma des départements, voire des intercommunalités. « Il faut en finir avec le millefeuille administratif, la déshumanisation des soins et la vision comptable de la santé, a-t-il exprimé. Les besoins seront évalués au plus près des territoires et pour y répondre, des filières seront mises en place, dont l’une consacrée aux maladies neuro-dégénératives, avec une gradation de la prise en charge définie par trois niveaux de recours. » La protection sociale restera quant à elle basée sur l’Assurance maladie et les complémentaires avec pour ces dernières un rôle accru en matière de prévention et un appel à baisser les prix des contrats d’adhésion.

Le Rassemblement National souhaite également voir développées les plateformes de données de santé dont l’une serait spécifiquement dédiée aux données épidémiologiques et cliniques. Un dispositif qui serait pleinement mobilisé pour développer la recherche fondamentale et l’innovation en santé via les Instituts hospitalo-universitaires (IHU) en association avec des start-ups. « L’agence de l’innovation en santé récemment créée devra aussi se saisir du sujet des maladies neuro-dégénératives avec un pilotage stratégique et un budget compris entre 7 à 8 milliards d’euros, a détaillé le Dr Patrick Barriot. Nous devons trouver un traitement curatif car ceux qui sont sur le marché ont été déremboursés pour de bonnes raisons : le service médical rendu est très faible et ils provoquent de nombreux effets indésirables, voire dangereux ».

L’amélioration du quotidien des aidants est aussi au programme de Marine Le Pen avec comme mesure-phare l’allongement du congé de proche aidant à douze mois. La candidate a également proposé la création de pôles Aidants dans chaque municipalité, ainsi que le renforcement de la démocratie sanitaire notamment fondé sur un élargissement des instances représentatives aux soignants, aux usagers, aux associations, aux aidants et aux élus locaux. « Le Ségur de la Santé n’a finalement été qu’un Ségur de l’hôpital. Nous proposerons un Grenelle de la santé pour entendre enfin les associations de patients », a promis le Dr Patrick Barriot. Le dernier sujet abordé a porté sur les déserts médicaux avec comme propositions de la part de la candidate d’extrême-droite « la revalorisation de la consultation à 40 euros dans les zones sous-dotées, un aménagement du territoire plus équilibré grâce notamment à une « démétropolisation » et une montée en puissance des professionnels du domicile ».