Interview de La Dépêche paru le 5 février 2021

7 février 2021
Interview de La Dépêche paru le 5 février 2021

Interview de La Dépêche paru le 5 février 2021

Trois questions à :   Jean-Paul GAUTHIÉ  Président de France Alzheimer 82

Comment faites-vous face à la situation actuelle ?

Pendant les 2 confinements, nous avons du suspendre toutes nos interventions et ateliers  « en présentiel ». Cependant, nous sommes parvenus à maintenir la relation avec les familles concernées par la maladie en utilisant tous les outils techniques  permettant d’entretenir ce lien : permanence téléphonique largement ouverte du lundi au samedi de 8h à 20h, soutien psychologique par téléphone ou en visio, reprise de certaines activités animées par des professionnels en visioconférence comme les groupes de parole ou les ateliers de stimulation pour les personnes atteintes par la maladie. Ce sont ainsi 15 personnes, bénévoles et  intervenants professionnels, qui  se sont répartis les contacts, les entretiens de soutien à distance qui visent  à maintenir le lien social, à écouter et aider les familles.

Depuis plusieurs semaines, nous sentons bien que cette relation à distance ne suffit plus, nous percevons l’extrême épuisement des aidants, leur profonde détresse et nous avons repris les temps d’accueil-écoute, ainsi que les entretiens de soutien psychologique dans nos locaux. Depuis la mi-janvier, nous avons relancé nos ateliers collectifs en mixant le « à distance » via la plateforme Zoom et « le présentiel » limité à 6 personnes, incluant l’intervenant, dans une salle de 45 m2, au sein de notre nouveau bâtiment de 113 m2  et en respectant scrupuleusement les gestes barrières. C’est le cas  avec  la gym adaptée et 3 ateliers distincts de mobilisation cognitive hebdomadaires et la halte-relais Alzheimer, mensuelle à Montauban. Toutefois, nous sommes attentifs  aux annonces des mesures gouvernementales  qui pourraient  prochainement renforcer les protocoles sanitaires et nous conduire à revoir à nouveau ce dispositif.

Malgré les incertitudes du contexte, avez-vous des projets ?

Notre association, malgré la crise sanitaire connaît un fort développement : en 2020 nous comptons 282 adhérents. Dans un contexte où nombre d’associations constatent une perte d’adhérents, nous enregistrons une progression de 10% et atteignons le plus fort score de notre histoire. C’est certainement le résultat du travail de terrain réalisé auprès des professionnel de santé, de l’organisation décrite, de l’excellent suivi réalisé par les bénévoles et nos intervenants professionnels, coordonnés et animés par Christelle, notre salariée. Mais nous ne donnons pas dans l’autosatisfaction ; dans un département qui  aurait plus de 5000 malades soit, avec leurs aidants, plus de 20.000 personnes concernées, nous savons que les besoins sont considérables. L’enjeu est  de mieux couvrir le territoire départemental et de contribuer à apporter, en partenariat, notre aide au plus près de ses habitants. Si nous sommes très présents sur le Grand Montauban, il reste de vastes zones blanches avec pas ou peu de services de proximité. Malgré les sessions de formation des aidants familiaux (8 à 10 par an), gratuites pour les participants, organisées au moins une fois depuis 2015 dans 12 villes et villages, nous n’y assurons pas encore de présence véritablement pérenne. La situation va s’améliorer en 2021, avec de nouvelles implantations et actions régulières hors de Montauban : ouverture de 3 cafés-mémoire mensuels (Valence d’Agen, Castelsarrasin et Moissac) et au moins un atelier de mobilisation cognitive hebdomadaire à Valence d’Agen.

Quels sont  vos vœux ?

Nous cultivons l’espoir d’une prochaine sortie de cette pandémie et formons des vœux pour retrouver le lien social et la convivialité qui sont dans l’ADN de notre association. Dans l’adversité comme dans les moments plus favorables, nous serons là, engagés  aux côtés des personnes malades et de leur famille.

A toutes et tous, nous souhaitons chaleureusement  une excellente année 2021, sereine et solidaire.