24 septembre 2019
France Alzheimer apporte son soutien aux personnes malades abusées par Messieurs Joyeux et Fourtillan

France Alzheimer et maladies apparentées a appris avec consternation la conduite par les Professeurs Jean-Bernard Fourtillan et Henri Joyeux, sous l’égide du « Fonds Josefa », d’une expérimentation visant à tester deux molécules (sous forme de patch) chez des personnes atteintes de troubles neurologiques, parmi lesquels la maladie d’Alzheimer et la maladie à corps de Lewy, en dehors de tout cadre légal.

Cette expérimentation n’a suivi aucune des réglementations en vigueur dans notre pays, qui encadrent la pratique de la recherche clinique auprès des personnes malades afin d’assurer leur sécurité. Aucune démarche n’a été entreprise auprès des autorités de santé pour présenter au préalable un protocole clinique appuyé sur des preuves scientifiques montrant un effet potentiel de ces deux dérivés de la mélatonine (valentonine et 6-méthoxy-harmalan ou 6-MH) contre les maladies ciblées par cette expérimentation. De plus, le « suivi » proposé dans ce cadre semblait plus que problématique, l’expérimentation se déroulant hors du cadre hospitalier habituel et en encourageant les participants à interrompre les traitements prescrits par leurs médecins.

France Alzheimer et maladies apparentées s’élève contre de telles pratiques qui visent à profiter du désarroi de personnes confrontées à des maladies pour lesquelles il n’existe malheureusement à ce jour aucun traitement curatif. Nous tenons à apporter notre soutien à toutes les personnes concernées par cette expérimentation, en espérant qu’aucun risque pour leur santé ne sera à déplorer, et les encourageons à interrompre l’utilisation de ces patchs et à contacter leur médecin traitant, comme les y invite l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

Nous renouvelons notre confiance dans les autorités de santé, garantes du respect des bonnes pratiques médicales dans la conduite de la recherche clinique. Cette recherche, menée grâce au concours de personnes volontaires, est indispensable pour que nous puissions espérer bénéficier dans les prochaines années d’avancées thérapeutiques significatives pour les personnes malades.

Cette affaire ne doit en aucun cas jeter l’opprobre sur l’ensemble des chercheurs et des médecins français, qui par leur travail rigoureux et leur dévouement, font progresser nos connaissances contre ces maladies et pourront, nous en sommes convaincus, développer des traitements efficaces. Nous poursuivrons notre engagement à leur côté pour faire progresser la recherche au bénéfice de tous.