6 août 2019
L’aluminium et les métaux lourds contenus dans l’eau du robinet sont-ils facteurs de risque pour la maladie d’Alzheimer ?

Dans un rapport, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) passe en revue l’ensemble des facteurs de risque suspectés pour la maladie d’Alzheimer.

La maladie d’Alzheimer est une maladie dite multifactorielle : son apparition est la résultante de plusieurs causes, certaines connues et non modifiables (comme l’âge ou certaines prédispositions génétiques), et d’autres évitables par une modification de nos comportements ou de notre environnement. La prévention vise à identifier les facteurs augmentant le risque de développer la maladie pour ensuite proposer des politiques limitant leur exposition. C’est le sujet d’un rapport du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) paru en décembre 2017 : il passe en revue l’ensemble des facteurs de risque suspectés et fait le point sur les connaissances scientifiques les plus récentes.

Parmi les facteurs étudiés, l’aluminium et d’autres facteurs environnementaux que l’on peut retrouver dans l’eau du robinet. L’hypothèse d’un lien entre l’aluminium et la maladie d’Alzheimer est née d’une expérience réalisée en 1965 sur des lapins, qui a laissé penser que des sels d’aluminium pourraient provoquer dans le cerveau l’apparition de dégénérescences neurofibrillaires, caractéristiques de la maladie d’Alzheimer. Depuis, certaines études ont montré que la consommation d’eau contenant plus de 100 µg/L d’aluminium était associée à un risque accru de développer la maladie d’Alzheimer. Toutefois, d’autres chercheurs mettent en avant le fait que la façon dont l’organisme absorbe l’aluminium contenu dans l’eau dépend de nombreux facteurs : ainsi le lien entre l’aluminium mesuré dans l’eau et la maladie n’a pu être établi scientifiquement. De plus, les chercheurs n’ont identifié aucune hypothèse biologique convaincante reliant l’aluminium et le développement de la maladie d’Alzheimer. Ainsi, le rapport de la HCSP conclut que « à ce jour, il n’est toujours pas raisonnable de considérer que l’aluminium a un rôle causal dans la maladie d’Alzheimer ».

En revanche, le rapport pointe plusieurs facteurs sur lesquels il est possible de mener des actions de prévention efficaces : les facteurs de risque cardiovasculaires (hypertension artérielle, diabète), le manque d’activité physique ou un régime alimentaire trop riche, une réserve cognitive faible ou encore le manque d’activités sociales.