16 mars 2018
Evitez les situations stressantes…

Dernier épisode de notre série « Les nouvelles pistes de la recherche » construite à l’occasion de la Semaine du cerveau. Après le sucre et le manque de sommeil, c’est le stress qui apparait comme un facteur de risque potentiel…

Le stress, facteur de risque potentiel

Le stress quotidien peut avoir de nombreux effets néfastes qui favorisent le développement de certaines maladies. Dans la maladie d’Alzheimer, le stress accélère l’apparition des plaques amyloïdes et aggrave les troubles cognitifs. Une exposition prolongée au stress serait étroitement liée à la neuro-inflammation présente dans le cerveau des animaux malades. Les glucocorticoïdes sont des médiateurs de la réponse au stress et sont connus pour induire des réponses anti-inflammatoires. En cas de stress chronique, les glucocorticoïdes s’accumulent dans les neurones et perdent ces fonctions bénéfiques. Des études précédemment menées par l’équipe du Dr Sheela Vyas (Département Neurosciences Paris Seine) ont montré que le stress était directement associé à l’accumulation des agrégats Tau dans les neurones. Le projet de recherche soutenu par France Alzheimer et maladies apparentées vise donc à explorer les processus moléculaires et cellulaires reliant le stress, les glucocorticoïdes et l’agrégat de Tau. Cette étude devrait permettre de réduire les troubles causés par Tau par une diminution du stress.

Le projet de recherche vise donc à explorer les processus moléculaires et cellulaires reliant le stress, les glucocorticoïdes et l’agrégat de Tau. Dr Sheela Vyas

 

Les glucocorticoïdes, des molécules neurotoxiques

 La modulation de la neuro-inflammation reste une approche prometteuse étudiée par les chercheurs pour lutter contre la progression de la maladie. Les glucocorticoïdes, molécules naturellement anti-inflammatoires, deviennent neurotoxiques chez les personnes malades. Pour cause, elles s’accumulent dans les neurones qui ne sont plus sensibles à leurs propriétés anti-inflammatoires. Est-il possible de restaurer les capacités anti-inflammatoires des glucocorticoïdes en agissant directement sur les neurones ? C’est sur cette question que se base le projet du Dr Freddy Jeanneteau. Son équipe a identifié un nouveau mécanisme moléculaire identifiant le stress comme le facteur principal impliqué dans la désensibilisation aux glucocorticoïdes. L’étude financée par France Alzheimer et maladies apparentées consiste maintenant à identifier de nouvelles pistes pour résoudre le problème de la résistance aux glucocorticoïdes.

Les stratégies pour restaurer l’activité de ces molécules anti-inflammatoires devraient limiter la progression de la maladie d’Alzheimer. Dr Freddy Jeanneteau