12 mars 2018
Les secrets de l’ADN

A quel point les facteurs génétiques influent-ils sur l’évolution de la maladie d’Alzheimer ? Une équipe de chercheurs toulousains, soutenue par France Alzheimer, s’intéresse au rôle joué par les neurones malades.

Dans les neurones sains, des cassures accidentelles de l’ADN peuvent survenir. Pour les réparer, le cerveau active certaines protéines dites protectrices. Parmi celles-ci, la protéine BRCA1. Mais certaines cassures sont plus graves que d’autres et s’avèrent plus difficiles à réparer. C’est notamment le cas avec la maladie d’Alzheimer. Les cassures vont alors directement impacter la mémoire ou l’apprentissage. Mais qu’en est-il en ce qui concerne les neurones malades ? Au sein de ces neurones, une absence anormale de la protéine BRCA1 a été démontrée. Cette absence serait induite par les facteurs inflammatoires. Des facteurs inflammatoires et une neuro-inflammation qui causeraient le défaut de réparation des cassures de l’ADN, à en croire l’équipe du Dr Elsa Suberbielle. Membre du centre de physiopathologie Toulouse-Purpan, l’équipe de recherche a vu ses travaux être soutenus par France Alzheimer et maladies apparentées dans le cadre des bourses de recherche attribuées par l’Association. Une bourse cofinancée par la Fondation de France. Objectif : étudier le mode d’action des facteurs inflammatoires sur la dégradation de la protéine BRCA1. Mieux identifier le mode d’action des facteurs inflammatoires pourrait ainsi aider les chercheurs à prévenir les cassures de l’ADN.

 

Des tests cellulaires et moléculaires seront effectués, ainsi que des tests cognitifs sur les animaux modèles de la maladie. Cette étude apportera de nouvelles informations concernant les mécanismes inflammatoires intervenant dans le déclin cognitif. » Dr Elsa Suberbielle.

Rôle des facteurs inflammatoires

La protéine BRCA1 en ligne de mire

Voir la vidéo

Améliorer les capacités cognitives de souris malades

En plus de certains facteurs de risques (alimentation, activité physique etc.), des facteurs génétiques pourraient intervenir dans le développement de la maladie. L’expression des gènes est, entre autre, régulée par l’interaction de certaines protéines avec l’ADN. Or, dans la maladie d’Alzheimer, la régulation des gènes est perturbée et causerait un défaut de connexions neuronales et la perte de mémoire chez les patients. De nouvelles études menées par l’équipe du Dr Anne-Laurence Boutillier, au sein du Laboratoire de Neurosciences Cognitives et Adaptatives  à Strasbourg, prouvent que les capacités cognitives des souris malades peuvent être améliorées en modulant l’action d’une protéine régulatrice. Avec le soutien de France Alzheimer et maladies apparentées, l’équipe va poursuivre ses recherches sur ce mécanisme de contrôle dans le but de rétablir une expression « saine » des gènes dans les neurones malades.

« Notre équipe de recherche entend également mener des tests précliniques et préciser l’efficacité de la protéine BRCA1 sur les fonctions cognitives des patients âgés. » Dr Anne-Laurence Boutillier