7 mai 2021
Une boîte à outils pour protéger son cerveau

Éléonore Bayen et son équipe ont lancé un projet éducatif qui explique, via un site Web et une mallette pédagogique, comment garder son cerveau en pleine forme dès le plus jeune âge.

Praticien hospitalier en rééducation neurologique à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et maître de conférences à Sorbonne Université à Paris, Éléonore Bayen et son équipe ont créé un personnage représentant un cerveau, nommé Robbie, que l’on retrouve dans une vidéo, sur un site Internet et dans une mallette pédagogique. My brain Robbie, mon cerveau Robbie en français, est un projet éducatif lancé en 2019 et soutenu par le Global Brain Institute et Alzheimer’s Association. « L’objectif de ce projet est de réduire les inégalités en matière de santé en apportant, dès l’enfance, des informations sur comment bien protéger son cerveau et ceci pour toute la vie », résume Éléonore Bayen.

Cette boîte à outils est destinée aux enfants de 6 à 12 ans afin de « sensibiliser les enfants, et par ricochet les parents et les grands-parents, aux facteurs neuroprotecteurs et aux facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées », enchaîne le Dr Bayen. « Pour cela, nous avons donc développé une vidéo de 7 minutes en accès libre sur le site Internet de My Brain Robbie où l’on trouve également une mallette pédagogique qui donnent des conseils pour protéger son cerveau.»

Robbie va rappeler huit habitudes de vie quotidienne qui permettent de garder un cerveau en pleine forme. Des consignes à appliquer dès le plus jeune âge et à ne pas oublier en devenant adulte. « Il est essentiel de continuer à protéger son cerveau. Ce que montre la recherche en épidémiologie sur la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées, c’est qu’il y a des facteurs de risques dits modifiables. On va être capable, en agissant sur nos habitudes de vie, en rendant notre cerveau plus fort et en évitant de l’abîmer, de diminuer le risque de survenue de maladie. On va ainsi pouvoir agir sur la réserve cognitive d’une part, sur la réserve cérébrale d’autre part. Concernant la réserve cognitive, il s’agit d’augmenter la cognitivité neuronale. On y arrive en apprenant de nouvelles choses, en faisant de l’entraînement cognitif, des activités sociales, culturelles ou sportives… Concernant la réserve cérébrale, la partie indemne du cerveau, il s’agit de corriger les facteurs de risques en traitant son diabète, en ayant une alimentation équilibrée, en évitant les traumatismes crâniens… »

 Éléonore Bayen insiste : si respecter les consignes est important, cela ne veut pas dire que cela permettra d’éviter de développer la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée. « Ce que l’on montre dans des études robustes de neurosciences, c’est que le style de vie va permettre de retarder l’apparition de la maladie, et d’avoir un déclin qui sera moins rapide. Il est donc possible, aussi, que la personne âgée va décéder d’autre chose avant d’arriver à un stade de handicap lourd dans le cadre de la maladie d’Alzheimer ou maladie apparentée. »

Une boîte à outils pour protéger son cerveau