14 mars 2018
Les troubles du sommeil, facteur de risque ?

Selon des chercheurs, les troubles du sommeil auraient un impact sur l’apparition de la maladie. Les déceler permettrait-il alors de détecter précocement la maladie d’Alzheimer ?

Le diagnostic tardif de la maladie d’Alzheimer pourrait en partie expliquer l’inefficacité des traitements médicamenteux. Si bien que la présence de biomarqueurs précoces permettrait d’adapter un traitement contre les atteintes neurodégénératives. Dans cette logique, les chercheurs ont montré que des perturbations du sommeil constitueraient un facteur de risque important de la maladie d’Alzheimer. En d’autres termes : une privation de sommeil étant associée à une mauvaise connexion des neurones, elle impacterait directement les fonctions cognitives chez l’Homme. Déceler les troubles du sommeil chez les personnes âgées permettra-t-il de détecter précocement la maladie d’Alzheimer ? C’est la question posée par l’équipe du Dr Gwenaelle Catheline, de l’Institut de Neurosciences Cognitives et Intégratives  à Bordeaux, qui, soutenue par France Alzheimer et maladies apparentées et la Fondation de France, souhaite démontrer que les altérations du sommeil peuvent être des signes précurseurs (biomarqueurs) de la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs vont étudier les troubles du sommeil et mesurer les modifications cérébrales (IRM, tests de mémoire) pour chaque patient.

« Un suivi sur plusieurs années permettra de mieux comprendre les liens existants entre la qualité du sommeil et la maladie d’Alzheimer, et de proposer des actions afin de ralentir la progression de la maladie. » Dr Gwenaelle Catheline

Dormir pour éliminer les peptides ß-amyloïde

Des chercheurs ont également démontré que ces troubles du sommeil seraient associés aux dépôts des peptides ß-amyloïde qui sont responsables de la pathologie Alzheimer. L’impact de la qualité du sommeil sur la consolidation des souvenirs reste un phénomène mal expliqué sur un plan moléculaire. Les premières recherches de l’équipe Inserm du Dr Géraldine Rauchs  ont mis en évidence que certaines phases du sommeil sont cruciales pour l’élimination du peptide ß-amyloïde. Avec le soutien de France Alzheimer et maladies apparentées, les chercheurs souhaitent caractériser les processus d’élimination des peptides en examinant les modifications des fonctions cérébrales (volume de l’hippocampe, dépôts amyloïdes) en fonction de la qualité de sommeil (rythme cardiaque, mouvements corporels) chez l’Homme.

« Cette étude permettrait de mettre en avant l’importance de la qualité du sommeil afin de réduire les risques de développement de la maladie d’Alzheimer. » Dr Géraldine Rauchs