20 mai 2021
Sur les planches

À Nice, un spectacle incluant une personne malade, des enfants de commerçants sensibilisés à la maladie et des soignants a été monté. Il s’appelle « Les amis d ’Ivana » .

Foutue crise sanitaire ! Mais ce n’est que partie remise pour les acteurs du spectacle « Les amis d’Ivana ».

Cette pièce incluant une personne malade, des enfants de commerçants sensibilisés à la maladie, des habitants du quartier Borriglione à Nice et des soignants devait se jouer début novembre à Nice, mais elle a été reportée.

Ce spectacle est un des aboutissements de la sensibilisation d’acteurs de proximité et de commerçants notamment dans le quartier Borriglione à Nice, où se trouvent les locaux de l’association départementale des Alpes- Maritimes et l’Institut Georges Pompidou, un centre d’accueil, d’hébergement, de soins, d’enseignement et de recherche sur la maladie d’Alzheimer.

« Une chef de projet du CHU de Nice, Murielle Bauchet, et la présidente de l’association France Alzheimer des Alpes-Maritimes Liliane Imbert voulaient sensibiliser les commerçants à la maladie d’Alzheimer, les aider à repérer les personnes malades, leur expliquer comment se comporter », explique Claire Deval, de la compagnie La Jaja qui a monté le spectacle avec sa collègue Laure Garitte. « J’ai trouvé que c’était une bonne idée et j’ai voulu, de mon côté, m’adresser aux enfants des commerçants du quartier pour savoir s’ils voulaient participer à une belle aventure qu’était un spectacle avec, au centre, une personne touchée par la maladie d’Alzheimer, Ivana, qui se rend à l’accueil de jour de l’Institut Georges Pompidou à Nice. »

Les enfants ont accepté. Ivana, 90 printemps, était partante depuis le début.
« C’est ma fille qui m’a proposé de participer à ce spectacle, et j’ai accepté. Ça me plait beaucoup, de jouer, de répéter. Ça me rappelle le bon temps. Je faisais ça avant. »

La fille d’Ivana, Jackie, est très heureuse du résultat. « Ma maman a été très active très longtemps. Cela m’attristait de la voir perdre ses facultés. Elle avait moins le moral, bien souvent. Cette nouvelle activité lui a redonné le sourire. La voir jouer avec des enfants lui fait plaisir. Ça me faisait plaisir aussi de la voir ainsi, heureuse. De la voir s’épanouir. Je suis là pour les répétitions. On travaille tous les week-ends pour la révision du mercredi. Elle adore ça. Elle a cette motivation que la vie de tous les jours ne lui offrait plus, et je trouve cela tout simplement génial. »

« Et puis », ajoute Jackie, « j’aime l’idée que malgré la maladie, les personnes peuvent faire tout ce qu’elles veulent tant qu’elles le peuvent. »

Croyant en l’intergénérationnel pour faire passer des messages, Claire Deval acquiesce. « Je suis aussi persuadée que si l’on est bienveillant avec les personnes malades, on peut leur faire faire plein de choses tant qu’elles peuvent le faire.

Il faut leur parler, les faire bouger, les rendre actifs. Mais pour cela, il est nécessaire que la société comprenne la maladie et fasse en sorte que toutes ces personnes puissent vivre dans les meilleures conditions possibles, le plus longtemps possible. Et même plus tard… Je le vis avec ma maman. Notre relation est aujourd’hui dépourvue de dialogue, elle est surtout basée sur le regard et le toucher. Mais cela reste une très belle communication. »