15 juin 2021
« Non, ce n’est pas de la gentillothérapie »

Les activités et thérapies non-médicamenteuses font l’objet de travaux de recherche. Objectif : prouver leur intérêt scientifiquement.

Orthophonie, art-thérapie, musicothérapie, danse, ping-pong… Les thérapies et activités non-médicamenteuses apportent des bienfaits aux personnes touchées par la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée. Mais certaines figurent dans la liste des initiatives à éviter.

« Tout l’enjeu est aujourd’hui de séparer le bon grain de l’ivraie, de trier les pratiques », explique le Pr Grégory Ninot, directeur de la plateforme CEPS, la Plateforme universitaire collaborative d’évaluation des programmes de prévention et de soins de support. « Ce travail de tri est en cours. La Haute Autorité de santé s’est saisie de cette question en 2011. Elle commence à faire des recommandations à ce sujet. Il ne s’agit pas de faire de l’alternatif pour de l’alternatif, mais il s’agit bien de compléter l’offre de traitements, sur le parcours de soins. »

Il semble indispensable d’avancer dans ce domaine d’autant plus qu’il n’existe aucun traitement curatif contre la maladie d’Alzheimer et les maladiesapparentées, et que ces thérapies et activités semblent permettre de ralentir la progression de la maladie. C’est tout le travail des chercheurs de la plateforme CEPS, qui doivent valider les bonnes orientations.

« Ce n’est pas de la gentillothérapie, mais de véritables thérapies qui nécessitent un cadre, des professionnels formés, des évaluations.
Il faut absolument que l’efficacité de ces activités soit prouvée scientifiquement, si l’on ne veut pas que ce soit dévoyé et fait n’importe comment », souligne Geneviève Demoures, présidente de France Alzheimer Dordogne, médecin de formation, qui a constaté leurs bienfaits auprès d’un public Alzheimer.

L’impossibilité d’organiser ces thérapies pendant la crise sanitaire a aussi, malheureusement pour les personnes malades, montré à quel point elles avaient un intérêt. Outre leurs bienfaits premiers supposés, elles permettaient également aux personnes malades de sortir de chez elles, de rompre leur isolement, de voir d’autres personnes… Bref, d’avoir une vie sociale épanouissante et protectrice. Et qui sait… Une fois que l’efficacité des activités et les thérapies non-médicamenteuses sera prouvée scientifiquement, peut-être que l’État interviendra financièrement.