24 janvier 2020
Jardins sans frontières

L’association Mosaïque des hommes et des jardins organise des ateliers de jardinage à visée thérapeutique, avec notamment des personnes touchées par la maladie d’Alzheimer et leurs aidants, sur des terrains prêtés par la Ville de Montpellier.

Sur des terrains prêtés par la ville de Montpellier, l’association Mosaïque des hommes et des jardins organise depuis 2016 des ateliers de jardinage à visée thérapeutique pour des publics fragilisés. C’est l’une des activités inclusives facilitée par la première ville de France à avoir signé la charte “Ville aidante Alzheimer”.

Sa fondatrice, Sonia Trinquier, accueille notamment dans ses ateliers des familles touchées par la maladie d’Alzheimer. Une participation rendue possible grâce à un partenariat noué avec l’association départementale de l’Hérault. « Concrètement, nous essayons d’avoir un atelier qui soit le plus ritualisé possible », explique Sonia, ingénieur agronome de formation. « L’atelier est hebdomadaire et il se déroule toujours selon le même schéma. On commence par accueillir les gens. Puis, tous ensemble, nous observons ce qui a évolué dans le jardin. Et là, on en profite pour faire du travail sensoriel le plus possible. Ça fait travailler la mémoire également. Et puis, on fait un peu d’activité physique. On s’échauffe. Ce qui fait toujours bien rire tout le monde. On va ensuite chercher les outils et on se met au travail. Et quand on a terminé, on s’étire, on range le matériel et on se salue. »

Cette activité de jardinage plait beaucoup aux participants. « Il n’y a pas de pression ni d’enjeu. Il y a une espèce de bien-être, d’intimité dans le jardin qui fait qu’on s’y sent bien. C’est apaisant. C’est un des bienfaits. C’est aussi un atelier qui sollicite le cerveau et où l’on fait de l’activité physique dehors, en plein air, dans la nature. Il y a aussi quelque chose de l’ordre de la motricité fine ; quand il s’agit de faire des boutures par exemple. C’est également une activité qui a du sens. Les personnes malades font pousser des plantes, des fleurs… Le soigné devient ainsi soignant. C’est très positif. »

Ce projet a une dimension inclusive puisque les ateliers, proposés sur plusieurs jardins partagés, accueillent aussi les habitants des quartiers. « C’est notre spécificité. Nous travaillons dans des établissements mais aussi dans des jardins partagés. Cela veut dire que nous faisons venir nos bénéficiaires dans ces jardins qui sont également fréquentés par d’autres jardiniers, des promeneurs, des personnes qui viennent pique-niquer, des assistantes maternelles… Les publics se mélangent. Cela permet des échanges très riches, notamment avec les enfants qui réagissent de manière très naturelle. »