8 mars 2022
Grand oral sur la santé : France Alzheimer au cœur du débat politique

Le mardi 1er mars, France Alzheimer et maladies apparentées s’est rendue au Grand Oral sur la santé, organisé par la Mutualité française, au cours duquel quatre candidats à l’élection présidentielle ont pu présenter les grandes lignes de leur programme santé.

Si le débat, animé par la journaliste Apolline de Malherbe, ne permettait pas de questionner directement les quatre intervenants, l’exposé des priorités d’actions défendues par Yannick Jadot, Anne Hidalgo, Fabien Roussel et Valérie Pécresse, nous ont permis de tous les interpeller sur Twitter sur des sujets spécifiques liés à la lutte contre la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées.

Alors que nous menons une campagne plus large de sensibilisation du grand public et d’interpellation de candidats sur notre site www.alzheimeradisparu.fr, nous ne manquons pas une seule occasion, au-delà des rendez-vous individuels que nous sollicitons, de leur rappeler que c’est un enjeu majeur de santé publique qui doit retrouver toute sa place au cœur des débats politiques actuels.

Concernant le programme des écologistes, Yannick Jadot a cité 4 grandes priorités : remettre l’hôpital public au cœur du système de santé, prendre en compte la santé environnementale au sein de la politique de santé, réintégrer la question de la santé au travail, garantir la démocratisation de la protection sociale. Parmi les mots-clés utilisés plusieurs fois par le candidat écologiste : territoires, cartographie, lutte contre les inégalités, prévention, formation, déserts médicaux, obligation d’installation et autonomie. L’occasion pour nous de l’interpeller sur sa perception du concept d’autonomie et son positionnement quant au décloisonnement nécessaire entre les secteurs du handicap et de la dépendance, sujet essentiel pour notre association.

Deuxième candidate à intervenir lors de ce Grand oral, Anne Hidalgo a évoqué la nécessité de revoir le financement de l’hôpital public, en partant des besoins de santé de la population ; l’urgence à former davantage de médecins et à s’attaquer aux déserts médicaux ; le besoin de revoir les conditions de travail et la rémunération des soignants ; l’importance pour la France de passer à une politique de santé publique intégrant la prévention… Convaincue que nous sommes « au pied du mur », la candidate socialiste a plus spécifiquement évoqué l’Allocation aux Adultes Handicapés et sa détermination à engager son individualisation, ainsi que les enjeux de Recherche, notamment sur les maladies neurodégénératives. Nous n’avons donc pas manqué de lui demander quels seraient les moyens qu’elle compte engager dans la recherche contre Alzheimer.

De son côté, Fabien Roussel a tout d’abord insisté sur le recul de la protection sociale, la France étant passée de la première position selon le classement de l’OMS en l’an 2000 à la 11ème place en 2022. Le candidat du Parti communiste a détaillé son ambition d’une grande sécurité sociale du XXIème siècle, avec une prise en charge à 100% de tous les soins par l’Assurance maladie, le développement de la santé publique et de la prévention. Concernant les mutuelles, Fabien Roussel a notamment évoqué « les désengagements successifs de la sécu, les déremboursements, les 100% sécu, les fameux reste à charge 0 financés par les mutuelles, qui ont fortement renchéri le coût de nos mutuelles santé. » La mutualité pourra donc pleinement jouer son rôle si elle se « ressource dans le social, avec les moyens financiers et humains nécessaires ». L’interpellation de France Alzheimer fut donc très spécifique : dans le cadre de son ambition d’une grande sécurité sociale, reviendra-t-il sur la décision de déremboursement des traitements symptomatiques de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées ?

Enfin, Valérie Pécresse a entamé son allocution par de nombreux constats : appauvrissement de l’hôpital, manque de médecins traitants et de considération pour les personnels soignants, recul de l’accès aux soins, déserts médicaux… Au programme de la candidate des Républicains figurent donc la lutte contre les « déserts de santé », la « révolution de la prévention », la décentralisation de la gestion de l’offre de soins avec le transfert de la présidence des ARS aux régions et la réaffirmation du département en tant que pilier de la politique médico-sociale. Pour France Alzheimer, cette « autonomie des territoires » doit notamment garantir l’égalité de compensation entre l’ensemble des personnes touchant l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA), où qu’elles vivent. Un enjeu directement soulevé auprès de la candidate et que nous pourrons bientôt évoquer avec son conseiller santé/handicap.

C’est d’ailleurs le prolongement de notre démarche d’interpellation : grâce notamment à votre soutien sur www.alzheimeradisparu.fr, France Alzheimer a sollicité un rendez-vous auprès des différents candidats et ne manquera pas d’en informer le grand public au fur et à mesure.