29 mars 2022
France Alzheimer et maladies apparentées reçoit le représentant de Nathalie Arthaud

Les constats de Nicolas Maranget sont sans appel. Selon lui, “notre système de santé va droit dans le mur par manque de moyens et d’effectifs. Les professionnels de santé craquent. Les intérêts privés dominent et la maladie d’Alzheimer ne fait pas partie de celles qui sont susceptibles de générer du profit, d’où le sentiment d’abandon que vous exprimez”. Pour les militants communistes révolutionnaires, la solution réside dans une révolte des travailleurs, seule à même d’apporter un changement social.

Le représentant de la candidate Nathalie Arthaud salue nombre de propositions portées par l’association – de la reconnaissance du handicap cognitif au renforcement de la prévention – mais ne croit à leur réalisation que dans un contexte d’“évolutions sociales et sociétales majeures”. Evoquant à plusieurs reprises l’ouvrage “Les fossoyeurs” du journaliste Victor Castanet, Nicolas Maranget compare les entreprises privées à “ des dictatures sévères d’où l’importance de lutter au quotidien dans les Ehpad et dans l’ensemble des structures de soins pour lutter contre la dégradation généralisée des conditions de travail et de vie. Les soignants ont été formés à d’autres situations que celles qu’ils doivent aujourd’hui prendre en soins. On les oblige à agir à la va-vite et personne n’est satisfait”, poursuit-il.

Dans ce contexte, le militant de Lutte ouvrière salue l’action de France Alzheimer “qui limite les dégâts. Nous rendons hommage à celles et ceux qui aident les personnes pauvres et malades sans en tirer profit”.

Interrogé sur l’attractivité des métiers, un sujet au cœur du programme de plusieurs candidats, Nicolas Maranget estime que cette question “légitime” est aussi un moyen détourné de demander une augmentation des salaires. “Le fait de mentionner la vocation – même si nous n’aimons pas ce mot qui a une connotation religieuse – et le dévouement est aussi un moyen utilisé par les Directions d’établissement pour en demander plus et payer moins. Même les services d’urgence sont devenus des usines à soins”, souligne-t-il.

Dans les champs de la santé et du médico-social, Nicolas Maranget milite pour une absence totale de reste à charge et le fait qu’aucun revenu – salaire ou allocation – ne soit inférieur à 2.000 euros mensuels car “le reste à charge actuel conduit de plus en plus de personnes malades à renoncer à des soins”.

S’agissant des proches aidants, Lutte ouvrière se sent proche des combats menés par l’association tout en demandant “une juste rémunération des aidants car la société doit aider et compenser au maximum du possible. Par ailleurs, compte tenu des conditions de vie à l’hôpital et dans les Ehpad, il est important que les aidants veillent sur leurs proches malades et n’hésitent pas à poser des questions ou à dénoncer certaines situations proches de l’abandon. Les bénévoles jouent aussi un rôle majeur”. Appréciant la proposition de faire entrer dans les Conseils de la vie sociale (CVS) des personnes sans lien avec un résident, Nicolas Maranget plaide également pour une association de davantage de professionnels de santé et médico-sociaux à ces instances. Questionné sur son approche de l’Allocation personnalisée d’autonomie, il défend enfin l’automaticité du versement des allocations afin de lutter contre le non-recours et la complexité administrative à laquelle sont souvent confrontés les publics fragiles. “Nous sommes favorables à tout ce qui peut améliorer le quotidien des personnes”, souligne-t-il. Les derniers échanges ont porté sur le don de jours de congés aux proches aidants. “L’idée nous dérange car si nous sommes évidemment en faveur de l’entraide, elle ne peut pas s’exprimer sous l’égide d’un patron”, a -t-il conclu.