17 mars 2022
France Alzheimer échange avec le conseiller Santé de Jean-Luc Mélenchon

Le 15 mars, le Dr Karim Khelfaoui, responsable de la partie programmatique Santé de Jean-Luc Mélenchon a présenté les propositions du candidat à France Alzheimer & maladies apparentées.

« La maladie d’Alzheimer est une thématique transversale qui concerne les programmes Santé, Handicap et Vieillir et bien-vivre », a indiqué le Dr Karim Khelfaoui. Parmi les propositions à retenir : l’instauration d’un service public de la perte d’autonomie qui aurait notamment pour mission de faciliter le maintien à domicile, la création de 10 000 places en Ehpad chaque année dans des établissements « à taille humaine » de 30 résidents, une meilleure reconnaissance des aidants qui disposeraient d’un statut et d’une rémunération ou encore le développement de plateformes de répit.

Evoquant le scandale Orpéa révélé par le journaliste Victor Castanet, le Dr Karim Khelfaoui a exprimé le souhait d’une profonde transformation du secteur à partir d’un préalable – interdire la rémunération des actionnaires –, et de décisions politiques « fortes » : augmenter les dotations ainsi que les taux d’encadrement professionnel dans les établissements et recruter 210 000 soignants. « Le service public de la perte d’autonomie contribuera à structurer ce champ et à sortir les professionnels médico-sociaux de la précarisation. Ces derniers doivent aussi bénéficier de formations qualifiantes, seules à-même de leur offrir un statut et un niveau de rémunération pérennes », a-t-il ajouté. Toujours sur le sujet de la formation, le conseiller de Jean-Luc Mélenchon a confirmé un manque d’enseignement, durant son cursus d’étudiant en médecine, sur les pathologies neuro-évolutives et regretté que « les généralistes soient au centre des dispositifs de coordination alors qu’ils manquent de moyens matériels et de temps dans le contexte de démographie médicale que nous connaissons ». D’où la volonté de la France Insoumise (LFI) d’organiser des Assises de la médecine de proximité afin de redéfinir les missions de chacun (médecins, pharmaciens, infirmiers …) dans un objectif de réduction des inégalités territoriales.

La simplification des démarches est également au programme du candidat LFI qui appelle de ses vœux la mise en place de guichets uniques d’orientation rendant plus lisible la mission des différentes structures que sont les MAIA, les Clic, les PTA…. Ces guichets étant adossés à chaque mairie ou CCAS.

Sur le sujet de la démocratie sanitaire, le Dr Karim Khelfaoui a cité la proposition de créer des collèges de citoyens – rassemblant élus locaux, représentants des syndicats professionnels et usagers -, qui joueraient un rôle d’alerte et de conseils dans les deux nouvelles entités qui viendraient remplacer les Agences régionales de santé : les unités départementales et les unités territoriales de santé.

Interrogé enfin sur la recherche, le Dr Karim Khelfaoui a appelé là aussi à un changement de modèle grâce à un nouveau Pôle public du médicament qui « abriterait » une cellule nationale de recherche – regroupant Inserm, CNRS, hôpitaux, universités… – « afin là encore de sortir de la quête de rentabilité. C’est la même logique qui prévaut lorsque nous demandons la suppression de l’Ondam pour sortir du cadre strictement budgétaire du financement de la Sécurité sociale. Notre volonté est de présenter une politique de santé publique devant le Parlement pour la durée du quinquennat, avec une réévaluation annuelle des objectifs. En finir avec l’approche comptable nous permettra aussi de revenir sur des décisions hâtives de déremboursement de certains médicaments », a conclu le Dr Karim Khelfaoui.