13 mai 2018
Comment faire face au repli sur soi de la personne malade ?

Souvent confondue, à tort, avec la dépression, l’apathie est une des conséquences, pour ne pas dire l’un des symptômes de la maladie d’Alzheimer. Pour faire face à ce trouble comportemental qui toucherait près de 2/3 des personnes malades  plusieurs solutions thérapeutiques non médicamenteuses existent. 

Apathie – Démotivation, perte d’initiatives, désintérêt, appauvrissement des activités sociales, émoussement affectif sont régulièrement avancés par les professionnels de santé au moment d’envisager une forme d’apathie chez la personne malade. Clairement identifiée, l’apathie, dans le contexte des maladies neurodégénératives ne fait, à l’heure actuelle, l’objet d’aucun traitement thérapeutique efficace. « Pour autant des techniques de soins appropriées aux comportements apathiques existent. Il s’agira d’adopter une attitude bienveillante et non stigmatisante envers le patient. Il importe aussi à l’aidant de rechercher chez la personne malade des centres d’intérêt et des potentialités préservées à solliciter et à valoriser afin d’éviter toute situation d’échec. Le médecin traitant est le coordonnateur principal de cette prise en soin qui devra être globale, pluri et interprofessionnelle », prévient Judith Mollard-Palacios, psychologue chez France Alzheimer et maladies apparentées. 

Ne pas confondre avec une dépression

Si les interventions non médicamenteuses (ex. actions de stimulation cognitive) n’ont pas apporté la preuve de leur efficacité, elles demeurent un élément prépondérant de la thérapie globale. Une chose est sûre : la diminution et, à terme, l’arrêt des médicaments à risque d’effets secondaires favorisant l’apathie (en particulier les antidépresseurs) sont vivement recommandés.

Antidépresseur : le mot est lâché. Il faut dire que l’apathie est régulièrement confondue avec la dépression en raison de plusieurs symptômes similaires comme la diminution et la perte d’intérêt ou le sentiment de manque d’énergie. Or, un diagnostic de dépression inadapté avec une prescription d’antidépresseurs provoque un mésusage grave de ces médicaments.

« Il est recommandé en cas de suspicion d’épisode dépressif majeur d’en rechercher les signes spécifiques : l’humeur triste pathologique car persistante ou particulièrement intense ou les ruminations dépressives tels que le pessimisme, la surgénéralisation morbide, l’autodévalorisation, la culpabilité etc. Les antécédents personnels et familiaux d’épisodes dépressifs majeurs sont également à prendre en compte », explique Judith Mollard-Palacios.