21 mai 2019
Alzheimer, une urgence européenne

Les élections européennes du 26 mai doivent être l’occasion pour l’UE de se repositionner face aux défis soulevés par la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées. Mais quels sont les enjeux ? Décryptage…

En France, selon les projections de population publiées par l’INSEE en juin 2017, la proportion des personnes âgées de 65 ans ou plus va fortement progresser, passant de 20 % aujourd’hui à près de 26 % en 2040. Une évolution structurelle et intangible qui relève d’une tendance démographique observée aussi en Europe : la part des plus de 80 ans va plus que doubler d’ici 2050*. Couplée à l’augmentation constante du nombre de personnes atteintes de maladies chroniques, cette réalité va nécessairement entraîner une augmentation des situations de dépendance et aura des incidences notables sur la prise en charge de la perte d’autonomie par les secteurs sanitaire et médico-social, déjà en état de saturation en France.

Aussi, dans un contexte d’augmentation du nombre de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée et sans espoir d’un traitement curatif imminent, les conséquences sociales, sociétales et économiques vont être catastrophiques pour l’Europe. Surtout si rien n’est fait aujourd’hui pour ajuster notre approche globale de ces maladies, reflet de notre bienveillance à l’égard des personnes malades et des aidants et de notre lucidité quant au fait que nous sommes déjà tous concernés.

Or, à ce jour, l’Europe manque encore cruellement de données sur l’évolution précise du nombre de personnes malades, sur le nombre de proches aidants directement impliqués, sur l’évolution du taux de diagnostic. Autant de facteurs pourtant essentiels à l’élaboration et au pilotage de politiques de santé ciblées, cohérentes et efficaces. D’ailleurs, dans la plupart des pays membres, l’absence de plans nationaux actifs, ambitieux et soutenus, révèle l’inertie actuelle des gouvernements nationaux face aux défis posés par les maladies neurodégénératives.

Et si d’importants investissements ont été consentis par l’UE ces dernières années dans le domaine de la recherche, pour soutenir les initiatives nationales, France Alzheimer et maladies apparentées identifie 3 secteurs d’intervention majeurs, représentant des enjeux dont pourraient s’emparer les législateurs européens :

  • l’accès au diagnostic précoce,
  • le renforcement des dispositifs d’accompagnement des personnes malades,
  • la garantie du répit de l’aidant.

Dans ces domaines, une politique européenne forte et affirmée, permettrait d’homogénéiser les réponses globales apportées aux millions de personnes malades et de proches aidants et de couvrir un socle de besoins communs.