Rester performant au travail tout en accompagnant un proche dépendant, c’est le défi quotidien des aidants en activité professionnelle. La journée nationale des aidants, le 6 octobre, est l’occasion de rappeler à quel point ces derniers attendent des mesures concrètes.
Les aidants sont de plus en plus nombreux à exercer une activité professionnelle en parallèle, pour des raisons financières mais aussi pour préserver les liens sociaux, Et si 96% d’entre eux souhaitent conserver leur activité, près de 4 aidants sur 5 déclarent, dans le même temps, avoir du mal à le faire. Ces aidants doivent au quotidien résister au stress, à la fatigue et sont parfois proches de l’épuisement total. En termes d’absentéisme et de perte de productivité, le coût global de ce phénomène pour les entreprises est estimé à près de 6 milliards d’euros annuels.
Face aux enjeux démographiques, sociaux et économiques que pose la question des aidants en activité professionnelle, le rôle voire la responsabilité politique et sociale de l’entreprise est évidemment à considérer. Les salariés aidants représentent en effet un actif sur six.
Face au manque de dispositifs d’accompagnement
Malgré les avancées récentes (mesures d’aménagement du temps de travail ou adoption de la proposition de loi visant à élargir le don de jours de congé aux aidants familiaux) et la reconnaissance d’un statut juridique, grâce à la loi d’adaptation de la société au vieillissement (loi ASV), le soutien apporté par la société aux aidants exerçant une activité professionnelle est encore insuffisant. Ces derniers doivent quotidiennement faire face au manque de dispositifs d’accompagnement et de soutien. Les choix dont ils disposent pour arriver à mieux faire face à cette situation ne leur offrent aucun compromis satisfaisant à l’heure actuelle (prendre sur ses congés, quitter son emploi ou réduire son temps de travail…) et ne sont pas sans conséquences sur leur santé. (épuisement, pertes financières, perte dans le calcul des droits à la retraite, culpabilité…).
Une aide informelle mais essentielle
Il appartient donc plus que jamais aux pouvoirs publics de définir un cadre juridique favorable à la conciliation de cette double activité. Il est grand temps que soient adoptées des mesures concrètes permettant de répondre de façon efficace à des besoins multiples comme la conservation des revenus, le maintien dans la vie professionnelle, la continuité de carrière ou encore le maintien des droits à la retraite. Au-delà de la reconnaissance d’un statut spécifique, les aidants ont besoin que le gouvernement assume enfin ses responsabilités, pour une plus grande reconnaissance de leur contribution sociale et économique, aujourd’hui informelle, mais reconnue de tous comme essentielle.
Que faire pour améliorer les conditions de vie et de travail des aidants en activité professionnelle ? France Alzheimer et maladies apparentées a mis au point 11 propositions.
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