21 mai 2019
Vers un traitement contre les troubles du sommeil

Un essai clinique américain aboutit à une amélioration significative de la qualité du sommeil de patients atteints de la maladie d’Alzheimer, un problème qui touche une majorité d’entre eux.

Les troubles du sommeil sont très fréquents dans la maladie d’Alzheimer et apparaissent dès les premiers stades de la maladie. Ils contribuent à la dégradation de la qualité de vie du patient et de son entourage, et sont souvent le motif d’un placement en institution. En outre, ils perturbent le bon fonctionnement de la mémoire et des études récentes suggèrent qu’un sommeil de mauvaise qualité pourrait aussi favoriser l’apparition des lésions typiques de la maladie.

Comment prendre en charge ces troubles ? Un essai clinique de phase 3 a évalué l’efficacité du suvorexant (commercialisé par le laboratoire Merck sous le nom de Belsomra®) chez des patients atteints de la maladie d’Alzheimer à un stade léger à modéré. Les résultats de cet essai ont été présentés lors de la réunion annuelle de l’Académie américaine de neurologie au début du mois de mai 2019.

La molécule cible l’orexine, une molécule présente dans le cerveau et qui maintient la personne éveillée. L’étude a concerné 277 patients âgés de 70 ans en moyenne, souffrant d’insomnie : une moitié a reçu le suvorexant, l’autre un placebo, pendant quatre semaines. Résultat : le traitement par suvorexant entraînait une augmentation du temps de sommeil total ainsi qu’une réduction des périodes de réveil pendant la nuit. Les aidants jugeaient également que le sommeil des patients s’était amélioré. À noter toutefois un effort non négligeable du traitement placebo, en partie due aux conseils d’hygiène du sommeil donné à tous les participants de l’étude. Enfin, le traitement n’avait aucun effet négatif sur la mémoire des patients (ce point n’a pas été évalué sur le long terme toutefois). Ces résultats pourraient aboutir à une autorisation de mise sur le marché aux États-Unis puis en Europe.