France Alzheimer
VAR

Thématique : Troubles de la mémoire procédurale

Situation énigme : Aïe aïe aïe aïe !

Pierre a de plus en plus de difficulté à réaliser des processus vestimentaires élémentaires qu’il maîtrisait parfaitement. Il ne parvient plus à gérer ses lacets : il oublie de les passer dans les œillets de sa chaussure ou en passe 2 en même temps, ne sait pas faire ses nœuds ou oublie de les faire, etc… De même, il lui devient impossible de gérer la fermeture éclair de son polaire et s’impatiente devant cette « difficulté d’accrochage ». Aïe aïe aïe aïe !

Astuce : Chiche ! Ouf !

Claire, son épouse, n’en peut plus de voler au secours de Pierre, souvent agité, en lui glissant sa fermeture éclair ou en se penchant pour le chausser. Comment régler ces problèmes ? Chiche ! Tout simplement en prenant des décisions judicieuses. Il suffit d’offrir à Pierre une paire de chaussures sans lacets à enfiler avec ou sans scratch et de lui donner en cadeau une veste polaire également avec des scratchs ou de fixer sur sa veste un Velcro autocollant textile ! Et voilà ! Depuis cette décision, Pierre se réjouit de manipuler, scratcher et « déscratcher » avec amusement et efficacité ses vêtements et ses chaussures ! Ouf !

Règle d’or : SUPPRIMER LA DIFFICULTÉ EN INNOVANT UNE PROCÉDURE SIMPLIFIÉE

Thématique : Refus de se déplacer

Situation énigme : Aïe aïe aïe aïe !

Voici maintenant une situation classique : le refus de sortir ! J’ai vraiment envie de partir me promener dans la campagne en compagnie de mon épouse. Après avoir siroté un petit café et dégusté une petite glace, nous nous apprêtons à « lever l’ancre » ! Je l’invite donc à me rejoindre pour la petite promenade rituelle quotidienne de l’après-midi. Mais elle se raidit dans le canapé et, ostensiblement, elle se montre rétive et opposée à mon invitation… Pour quelle raison ? Je l’ignore. Aïe aïe aïe aïe !

Astuce : Chiche ! Ouf !

En effet que se passe-t-il ? Pourquoi mon épouse qui était cool et de si bonne humeur refuse-t-elle de bouger ? Que lui dire ? Comment aborder cet état d’esprit ? Chiche ! Surtout je ne la culpabilise pas en lui demandant pourquoi elle refuse de sortir ni ne juge son comportement. Je n’insiste pas sur cette situation de blocage. Bien au contraire : je m’assois près d’elle, à sa hauteur, communique par le regard, des gestes de tendresse et lui demande ce qui se passe, ce qu’elle ressent à ce moment… J’amorce une conversation. Je partage son émotion, parle avec affection et valide cette situation avec patience. Tant et si bien que mon épouse commence à parler doucement et esquisse un sourire qui ouvre une timide éclaircie… et augure imperceptiblement puis soudainement un acquiescement à notre promenade… Ouf ! Le blocage s’est volatilisé… Nous nous levons et quittons tranquillement la maison. Au revoir !…

Règle d’or : AVEC « HUMANITUDE » OFFRIR PAROLES, ÉCOUTE, REGARD, NOURRITURE AFFECTIVE… SANS JUGER NI DÉSAPPROUVER .

Thématique : Présence imaginaire d’une personne

Situation énigme : Aïe aïe aïe aïe !

Nous retrouvons Henriette, maman de Suzanne. Contrairement à son habitude, Henriette ne se trouve pas parmi les siens dans la salle de séjour. Suzanne demande donc à sa fille Manon d’aller voir si sa mamie est dans sa chambre. En effet, Manon l’aperçoit debout, immobile près de son lit, proférer des paroles mystérieuses et énigmatiques. Bizarre ! Que se passe-t-il ? Manon l’interroge et elle lui répond qu’il y a dans sa chambre une « personne méchante ». Aïe aïe aïe aïe !

Astuce : Chiche ! Ouf !

Henriette est tétanisée ! Elle veut chasser cette personne en l’invectivant avec vigueur. Comment gérer cette hallucination ? Chiche ! Tout en lui affirmant qu’elle ne voit rien, mais sans la désavouer, Manon demande alors à Henriette de décrire cette personne. Pas de réponse car les propos d’Henriette à l’encontre de cette « personne méchante » redoublent d’intensité. Puis Manon décide alors de jouer le jeu et de se joindre aux paroles de sa mamie en apostrophant l’intruse imaginée et imaginaire… Et Manon, après quelques admonestations bien ciblées, informe sa mamie que la « personne méchante » est partie et qu’elle a disparu définitivement de sa chambre… Henriette y consent spontanément et elle pousse un profond soupir de soulagement. Ouf ! L’imaginaire s’est dissout et le réel a émergé.

Règle d’or : VALIDER – JOUER LE JEU – DÉDRAMATISER

Thématique : Envie de sortir : départ inopiné

Situation énigme : Aïe aïe aïe aïe !

De nouveau, voici Suzanne avec sa maman Henriette… et nous faisons connaissance de Charline avec son papa !

. Henriette veut absolument sortir de la maison alors que toute la famille s’apprête à déjeuner. Heureusement, la porte d’entrée est fermée à clé (qui est bien dissimulée) et empêche son départ inopiné.

. Quant au papa de Charline, en retraite depuis plusieurs années, il veut absolument quitter la maison comme d’habitude, après le repas, vers 20 h, car il a gardé le souvenir de sa présence quotidienne dans son bureau parisien à cette heure – là !

Aïe aïe aïe aïe !

Astuce : Chiche ! Ouf !

Suzanne est ennuyée car c’est l’heure du repas. Chiche ! Finalement, pourquoi ne pas prendre quelques minutes pour une petite promenade ? Vite, elle présente une veste à sa maman, enfile un vêtement et les voilà parties toutes les deux faire un petit tour dans le quartier. Henriette est heureuse et se laisse guider par Suzanne jusqu’à leur retour à la maison ! Ouf ! Tout est bien qui finit bien.

De son côté, Charline décide également de sortir avec son père qui, muni de ses papiers et titres de transport RATP, a déjà mis chapeau et pardessus ! Chiche ! Difficile de faire autrement. Au bout de quelques minutes, Charline, fin stratège, prétend avoir laissé quelque chose à la maison et décide d’y revenir. Son père, ayant oublié le but de sa sortie, rentre tranquillement retrouver le domicile familial. Ouf ! Et cette situation ritualisée irréversible se reproduit chaque jour…

Règle d’or : ADAPTER PUIS ADOPTER PAISIBLEMENT UNE MISE EN ADÉQUATION SITUATIONNELLE

Thématique : Voyage fictif : incohérences langagières et écholalie

Situation énigme : Aïe aïe aïe aïe !

Me voici aujourd’hui en salle d’attente, Gare St Charles. À mes côtés est assise Claudette, une dame âgée élégante, qui trépigne d’impatience. Son accompagnatrice, bien plus jeune, très vigilante à son égard est toujours en train de lui faire des remarques désagréables. Nous entamons la conversation et je demande à Claudette quelle est sa destination. Aussitôt, son amie répond sèchement à sa place ! Je questionne à nouveau Claudette qui me dit très sereinement :  » Je pars en voyage au Septième Ciel !  » sous le regard désapprobateur de sa voisine ! Aïe aïe aïe aïe !

Astuce : Chiche ! Ouf !

Surprise et stupéfaction ! Je reformule ma question et la réponse de Claudette n’a pas changé :  » Je pars en voyage au Septième Ciel ! Je pars en voyage au …… !  » Que dire et comment réagir face à ces paroles irrationnelles répétées, psalmodiées, proclamées avec conviction à plusieurs reprises ? Chiche ! Je prends acte de ses propos incohérents et me laisse donc emporter vers ce voyage mystérieusement fictif, dans le flux des envolées verbales continuellement identiques… Je réussis, sans l’interrompre ni la désapprouver, à poser les questions :  » Où ? Comment ? Pourquoi ? Pendant combien de temps ? À la rencontre de qui ?  » Mais la réponse reste la même :  » Je pars en voyage au Septième Ciel !… Je ….  » Qu’est-ce qui se cache derrière cette mélopée ? À quelles retrouvailles s’attend Claudette au Septième Ciel ? En tout cas, il s’agit vraisemblablement d’un événement heureux vu l’impétuosité joyeuse et l’émotion qui émergent de ses paroles, de son regard et de toute sa personne… au fil de mes questions et de ses réponses immuables… Avant de la quitter, je lui souhaite donc un bon voyage en lui murmurant que j’espère (pourquoi pas?) la revoir dès son retour car… elle me racontera son voyage… Ouf ! Et elle me renvoie, en remerciement, un merveilleux sourire apaisé et apaisant.

Règle d’or : PARTAGER LES ÉMOTIONS – ÉCOUTER – ACCOMPAGNER

Thématique : Amnésie : Télescopage passé/présent

Situation énigme : Aïe aïe aïe aïe !

Voici Odette, que je rencontre très souvent dans le bourg de ma petite ville. Odette, très désorientée, aux propos incohérents, est en déambulation permanente du matin au soir, avec son sac à main, ses papiers d’identité et les clés de son appartement. Elle « tourne en rond ». Tout le monde la connaît : voisinage évidemment, commerçants, gendarmerie, police municipale, badauds, etc… Elle vit seule et réussit toujours (Grâce à Dieu !) à retrouver son logement que gère sa belle-fille qui s’occupe d’elle au moment du lever et du coucher et qui lui prépare ses repas… Un jour, m’interpellant, Odette me demande d’aller chercher son mari ! Aïe aïe aïe aïe !

Astuce : Chiche ! Ouf !

Mais elle a oublié qu’elle est divorcée et que son ex-mari vit en EHPAD dans la région lyonnaise ! Elle me dit qu’il est parti travailler et que je dois aller le retrouver car elle l’attend pour le déjeuner. Je suis d’accord… Chiche !

Je demande donc des renseignements sur son mari : son aspect, ses caractéristiques physiques, son prénom, son âge, son métier etc… Odette me répond couci couça sans certitude et sans conviction. Passé et Présent se télescopent, s’enchaînent et s’enchevêtrent fébrilement. Et je poursuis la conversation sur leur vie, sur leur famille et peu à peu je sens Odette « décrocher », prête à en finir et à partir, désintéressée par ce dialogue. Elle me dit au revoir, ayant complètement oublié sa demande… Ainsi, je n’ai pas démenti ses propos ni contesté sa demande initiale. Et nous nous quittons tranquillement et cordialement. Ouf ! 

Règle d’or : PRENDRE ACTE – ÉCOUTER – ACCUEILLIR

Thématique : Blocage hygiène corporelle

Situation énigme : Aïe aïe aïe aïe !

De nouveau, nous voici chez Suzanne ! Tout se passe bien avec sa maman grâce aux approches attentionnées de toute la famille. Cependant, depuis quelques jours, sa maman accepte difficilement de faire sa toilette seule et même en compagnie de la présence aidante de Suzanne. Un blocage s’installe insidieusement chez Henriette face à cette nécessité absolue. Pourquoi ? Pudeur exacerbée ? Peur ? Sensation d’échec personnel et de dépendance vis-à-vis de sa fille ? Ou tout simplement perte de notion d’hygiène corporelle et oubli du besoin ressenti ? Et aujourd’hui, elle refuse carrément et… elle peut ne pas réaliser qu’elle ne s’est pas lavée. Aïe aïe aïe aïe !

Astuce : Chiche ! Ouf !

Comment Suzanne parviendra-t-elle à convaincre sa maman du besoin absolu de prendre une douche ? Ça y’est ! Elle a une idée. Chiche ! Elle prépare la salle de bain avec soin et application. Serviettes de bain chatoyantes, mélodies et chansons festives, accueil chaleureux, douces paroles, sourires affectueux pour créer un environnement joyeux ! Henriette est séduite par cette ambiance et se laisse guider tranquillement vers la douche. Conjointement Suzanne, présente à ses côtés, effectue tranquillement la toilette de sa maman, lui murmure des paroles rassurantes : bonheur d’être à deux sous la douche, de chantonner, de se dandiner selon la musique, de ressentir chaleur, douceur et vigueur du jet de douche, fluidité de l’eau…. Bref : un grand moment de bien-être ! Cool Ouf ! Depuis ce jour-là, tout blocage face à cette démarche quotidienne incontournable a disparu…

Règle d’or : INTRODUIRE FANTAISIE ET CHERCHER COMPLICITÉ

Thématique : Subtilisation subtile : dissimulation d’objets

Situation énigme : Aïe aïe aïe aïe !

Pourquoi Frédéric, mon mari, est-il toujours en train de prendre et de dissimuler dans ses poches des petites cuillères ? Je m’en suis aperçue inopinément la première fois lorsque j’ai voulu vider les poches de son pantalon juste avant de le déposer dans la machine à laver. Bizarre ! En effet, il a pris l’habitude de les subtiliser du tiroir de la cuisine et de les garder. Il en a toujours une ou deux ou trois dans les poches, les oublie et a tendance à en « voler » lors de nos visites extérieures pour les stocker précautionneusement dans ses vêtements. Et il les cache de peur de se faire réprimander. Et j’en suis honteuse et fâchée… Aïe aïe aïe aïe !

Astuce : Chiche ! Ouf !

Pourquoi fait-il cela ? Cette appropriation involontaire vient-elle compenser un manque ? Apporter une sécurité affective ? Ne correspond-elle pas au besoin de toucher, de posséder personnellement un objet rassurant comme un « doudou » chez un jeune enfant ? Ne constitue-t-elle pas un ancrage dans le réel ou au contraire une évasion de la réalité ? Peut -être ! Chiche !

C’est pourquoi désormais j’autorise Frédéric à posséder toujours une/sa petite cuillère personnelle qu’il peut positionner à son gré dans sa main, à côté de lui ou dans une de ses nombreuses poche-tte-s. Petite cuillère décorative que je lui ai offerte avec affection. Le voilà maintenant rassuré et serein. Et depuis ce jour-là, finies les subtilisations et les dissimulations ! Il n’y a plus de situations conflictuelles à ce sujet. Ouf ! La présence de cette petite cuillère fait partie du savoir-être et du savoir-vivre de mon mari. Quel bonheur !

Règle d’or : ENTÉRINER – CHERCHER À COMPRENDRE ET PALLIER LA SITUATION

Thématique : Apathie face aux petits-enfants

Situation énigme : Aïe aïe aïe aïe !

Souvent, nos trois petits-enfants viennent nous rendre visite à la fois pour m’apporter affection et bonheur mais aussi pour partager des moments de proximité auprès de mon épouse. Cependant, il arrive souvent que ma bien-aimée reste insensible voire mutique face à la présence timide ou enjouée de nos petits-enfants. Ni paroles, ni sourire, ni regard. C’est dur à vivre pour eux. Ils sont bouleversés. Et pourtant, on leur a bien expliqué les symptômes inhérents à la pathologie Alzheimer de leur mamie… Aïe aïe aïe aïe !

Astuce : Chiche ! Ouf !

C’est douloureux à accepter pour eux, pour ma fille et mon gendre et pour moi. Quelle décision prendre ? Quelle solution ? Chiche ! Et bien : Action + Stimulation = Réaction.

À chaque visite, ils offrent à mon épouse un joli dessin coloré qu’ils commentent ou un petit objet qu’ils ont fabriqué, lui racontent leur quotidien à l’école, à la maison, arrivent avec un petit jeu, chantent, jouent de la flûte, inventent un petit spectacle, etc… Jamais à court d’idées, ils font émerger sourires et rires, joie de vivre et plaisir chez mon épouse dont les yeux s’illuminent désormais dès leur arrivée ! Sa joie de vivre est revenue ! Son apathie s’est volatilisée comme par enchantement ! Ouf !

Règle d’or : AVEC AFFECTION STIMULER – JOUER – PARLER – ÊTRE CRÉATIF …

Thématique : Désynchronisation des automatismes innés au moment du repas

Situation énigme : Aïe aïe aïe aïe !

Difficultés au moment du repas. Situations vécues par mon amie Suzanne auprès de sa maman et par moi-même auprès de mon épouse. En effet, au moment du repas, tout devient compliqué : difficultés à coordonner couteau et fourchette, à utiliser petite cuillère pour déguster un avocat, à couper viande poulet salade, confusion entre cuillère, fourchette et couteau, arrachage et décorticage manuel de lambeaux de viande ou de poulet, de salade, de fruits ou de légumes, etc… Bref chaque repas devient une épreuve de patience et d’endurance pour chacun d’entre nous ! Aïe aïe aïe aïe !

Astuce : Chiche ! Ouf !

Comment agir, sans infantilisation ni culpabilisation à l’égard de la personne aimée ? C’est très simple ! Chiche ! Il suffit de faire disparaître les couverts embarrassants qui désorganisent le bon déroulement du repas et de permettre à la personne de manger avec les doigts. Bien évidemment, à nous d’anticiper ce processus en préparant rationnellement et soigneusement des petits morceaux pré-découpés et calibrés… de viande, de poulet, de légumes et de fruits. Ainsi, plus aucune complication et davantage de sérénité ! Et finalement le plaisir de manger ensemble est de nouveau savoureusement partagé ! Ouf !

Règle d’or : SIMPLIFIER LA PRÉHENSION DES ALIMENTS ET PERMETTRE À LA PERSONNE DE MANGER AVEC LES DOIGTS.

Thématique : AMNÉSIE : DEMANDE INUTILE RÉITERÉE

Situation énigme : Aïe aïe aïe aïe !

Nous retrouvons, Annie, ma voisine, veuve et désorientée… cette fois-ci à la boulangerie de mon quartier. Comme tous les jours, elle fait sa petite tournée matinale : magasin de presse pour son journal quotidien, marché paysan local pour ses fruits et légumes et boulangerie où elle achète sa baguette de pain… Mais très souvent, elle passe une deuxième fois à la boulangerie pour sa baguette en oubliant qu’elle l’avait déjà achetée ! Aïe aïe aïe aïe !

Astuce : Chiche ! Ouf !

« C’est embêtant ! Je ne sais pas quoi lui dire. J’ai peur de la fâcher » m’a confié Perrine, serveuse à la boulangerie. Et oui. Vivant toute seule, Annie ne consomme pas deux baguettes par jour ! A-t-elle oublié son achat ou ne retrouve-t-elle plus où elle a rangé sa baguette ? Dieu seul le sait… Que faire ? Voici deux conseils que j’ai donnés à Perrine. Chiche ! 1/ Perrine va faire semblant de ne pas comprendre, servir d’autres clients pressés, changer de sujet et entamer une conversation conviviale, de sorte qu’Annie perde de vue l’objet de sa visite… ou bien : 2/Perrine va l’accueillir de nouveau, valider sa demande et présenter l’hypothèse que c’est peut-être elle qui a oublié de lui donner sa baguette. Auquel cas, Perrine demande à Annie d’aller vérifier si la baguette est bien arrivée à sa maison… Et bien, croyez moi, ces deux stratégies ont fonctionné. Ça n’empêche pas Annie de venir de temps en temps 2 fois à la boulangerie (pourquoi pas ?), mais ces stratégies ont soulagé Perrine d’un souci qui la tracassait. Ouf !

Règle d’or : VALIDER – LOUVOYER – S’ARRONDIR – CONTOURNER

Thématique : DÉSTABILISATION CORPORELLE : AGNOSIE TACTILE ET VISUELLE

Situation énigme : Aïe aïe aïe aïe !

Mon mari et moi-même sommes invités à l’inauguration officielle d’une nouvelle salle d’animation à l’Accueil de Jour de l’EHPAD. C’est avec plaisir que nous avons répondu à l’invitation, à la fois pour partager ce moment festif mais… surtout pour y retrouver collègues accueilli-e-s et personnels accueillants qui côtoient et accompagnent mon mari, deux jours par semaine. Nous prenons place dans la salle dans l’attente des discours ! Et je m’aperçois que mon mari s’assoit sur deux chaises contiguës ! Aïe aïe aïe aïe !

Astuce : Chiche ! Ouf !

Il est donc mal à l’aise et ne sait comment se positionner. Il ne s’est pas rendu compte de l’inconfort de son assise et malgré mes conseils, il ne réussit pas à s’asseoir confortablement sur l’une des deux chaises et ne comprend pas la situation. Bizarre ! Pourquoi ? Que faire ? Chiche ! Je décide alors, tout simplement, de prendre l’une des deux chaises et de la poser au bout de la rangée. Ainsi disparaît la contiguïté des deux chaises. Et de ce fait, mon mari s’assoit tranquillement sur sa chaise auprès de moi ! Ouf !

Règle d’or : ÉLIMINER LA CAUSE DU PHÉNOMÈNE DE CONFUSION

Thématique : CONTEMPLATION FICTIVE – HALLUCINATION ?

Situation énigme : Aïe aïe aïe aïe !

Nous voici à présent dans la maison de mon amie Suzanne qui a accueilli dans sa famille Henriette, sa maman éprouvée par la pathologie Alzheimer. Ce n’est pas simple mais fort heureusement son mari et ses grands enfants la soutiennent parfaitement dans son cheminement vers l’accompagnement de sa maman. Un jour, à la tombée de la nuit, sa maman se positionne devant la baie vitrée avec vue sur le jardin et la piscine et… commence à contempler et à décrire un merveilleux paysage fictif ! C’est du n’importe quoi… Aïe aïe aïe aïe !

Astuce : Chiche ! Ouf !

Bien qu’Henriette soit souvent silencieuse voire mutique, elle ne cesse de soliloquer, de bavarder, d’interpeller d’abord Suzanne puis ses proches face à ce panorama splendide « tombé du ciel ». Collines, forêt, vignes, cascades, soleil couchant ! L’imaginaire a absorbé la réalité… C’est féerique et drôle à la fois. Doit-on mettre fin à ses/ces extravagances ? Chiche ! Mais bien sûr que non, évidemment ! Bien au contraire. Tout en ne partageant pas la chance de contempler un tel paysage, il est primordial de s’associer à cette éclosion de paroles, à ce regain de vitalité et à cette symphonie de perceptions idylliques. Toute la famille se place donc à côté d’ Henriette en lui demandant de décrire son panorama, tout en s’extasiant et en reprenant en chœur ses propos. C’est hallucinant ! Quel moment de bonheur partagé ! Ouf !

Règle d’or : VALIDER et S’ASSOCIER AU PHÉNOMÈNE DE CONTEMPLATION

THÉMATIQUE : MUTISME ET AMORCE DE DIALOGUE

SITUATION ÉNIGME : Aïe aïe aïe aie !

Lors d’une rencontre associative me voici en présence d’Aline et d’Ahmed, tous deux éprouvés par la pathologie d’Alzheimer. C’est la première fois que nous nous côtoyons et j’essaye de prendre contact en me présentant brièvement dans l’attente d’un regard ou d’une parole de leur part. Dans cette perspective, me tournant vers eux, je leur demande leur prénom, qu’ils me donnent spontanément. Puis, plus rien ne se passe ! Mutisme complet. Aïe aïe aïe aïe ! Comment parvenir à amorcer une conversation ?

ASTUCE : Chiche ! Ouf !

Chiche ! Inspiré par son prénom, je révèle à Ahmed mes deux années de travail en Algérie. Aussitôt son visage s’éclaire d’une lueur teintée d’émotion et de bonheur. Et il me demande dans quelle région j’ai séjourné, région qui s’avère avoir été le lieu de naissance et de vie de ses parents. Incroyable ! De fil en aiguille, nous évoquons la Grande Kabylie où il n’a jamais mis les pieds… Ouf !

Chiche ! Quant à Aline dont je vois le visage s’illuminer, je fais allusion à son petit pendentif qui représente le Triskell (symbole solaire illustrant l’Eau, la Terre et le Feu). Et nous parlons immédiatement de la Bretagne, sa région d’origine où je suis allé plusieurs fois en vacances. Et les paroles émergent subitement de ses pensées avec délectation. Ouf !

Et subrepticement, nous pénétrons, ensemble, par ricochets successifs, dans une conversation inattendue et interminable chargée de souvenirs et imprégnée de joie de vivre ! Ouf !

RÈGLE D’OR : OUVRIR UNE FENÊTRE SUR LE PASSÉ ET CULTIVER LE PLAISIR DU SOUVENIR !

Thématique : PERTE DE RAISONNEMENT FONCTIONNEL

Situation énigme : Aïe aïe aïe aïe !

Situation concrète incontrôlée. Lorsque mon épouse prend sa douche, elle dispose le rideau de douche à l’extérieur de la baignoire et non à l’intérieur. De ce fait, le sol est mouillé voire inondé. D’où passage obligatoire de la serpillière. Malgré mes nombreuses recommandations, la situation se reproduit. Mon épouse, seule à ce moment-là, ne réussit pas à gérer ce détail, ne se rendant pas compte du problème. Ce n’est pas dramatique, évidemment, mais c’est casse -pied…

Astuce : Chiche ! Ouf !

Comment faire et que dire ? Chiche ! Je prends une décision. Désormais, nous occupons la salle de bain en même temps. Et prenons notre douche en alternance. Je me douche le premier. Puis je l’appelle. Pendant que je me rase face au miroir, elle se douche à son tour, et j’en profite pour bien positionner le rideau de douche. Elle est heureuse de ressentir ma présence à ses côtés. Et…la salle de bain reste impeccable ! Le problème est résolu. Ouf !

De surcroît, quel bon moment nous passons ensemble !

Règle d’or : AIDER ET DÉCIDER SANS CULPABILISER

Thématique : PERTE DE REPÈRES SPATIO-TEMPORELS

Situation énigme : Aïe aïe aïe aïe !

Absence inquiétante. Nous sommes en village de vacances. Après le petit-déjeuner, je quitte mon mari dans la salle à manger car je dois retourner dans notre chambre pour chercher mes lunettes de soleil. En effet, nous devons partir en excursion. Je lui dis de me rejoindre dans le car stationné devant l’entrée. Quelques minutes plus tard, je constate qu’il n’est pas dans le car… et le départ est imminent !

Astuce : Chiche ! Ouf !

Finalement, nous retrouvons mon mari dans la salle à manger, à l’endroit précis où je l’ai quitté. Esseulé et désorienté, il n’avait pas bougé. Vraisemblablement, il n’avait pas compris ou avait oublié mes suggestions. Quelle solution aurais-je dû imaginer ? Chiche ! En fait, j’aurais dû, soit l’emmener avec moi dans mon déplacement, soit demander à une personne bienveillante de l’orienter jusqu’au car et de rester à ses côtés, en m’attendant. Ainsi tout se serait bien passé. Ouf ! J’ai bien compris ce que je dois faire la prochaine fois.

Règle d’or : GUIDER LA PERSONNE DANS SES DÉPLACEMENTS ET SON TIMING

Thématique : GESTION DE LA SOLITUDE

Situation énigme : Aïe aïe aïe aïe !

Dangereuse voiture volatilisée ! Nous voici sur le parking du Centre Commercial. Je dois retirer dans la Galerie marchande des doubles de clés que j’avais déposées. J’en ai pour 5 mn. C’est pourquoi je quitte mon épouse qui reste seule dans la voiture en m’attendant. Je lui laisse la clé de contact pour qu’elle puisse écouter à son gré l’auto-radio. Je me dépêche. Vite vite ! À mon retour, la voiture a disparu… Je suis très très inquiet. Waouh !

Astuce : Chiche ! Ouf !

Mon épouse, par lassitude ou impatience, a-t-elle pris le volant pour revenir à la maison ? Que s’est-il passé ? Je me demande même si ce n’est pas moi qui me suis trompé dans la localisation de ma voiture que je recherche sans conviction. Chiche ! Et…tout à coup, je la repère 10 m en contrebas, à 30 cm d’une autre voiture ! Mon épouse tranquillement installée, écoutant de la musique ne s’est aperçue de rien ! Inouï ! J’imagine qu’elle a desserré inopinément le frein à main et que la voiture s’est déplacée avant de se stabiliser ! Plus de peur que de mal. Quelle chance ! Quel bonheur ! Ouf ! En fait, j’ai fait une erreur. Je n’aurais jamais dû la laisser seule dans la voiture. Cette fois-ci, je n’ai pas trouvé l’Astucieuse Astuce qui eût été de ne pas abandonner ni mettre en danger mon épouse ! Pardonnez-moi…

Règle d’or : NE PAS ISOLER MAIS ACCOMPAGNER LA PERSONNE EN PRENANT SON TEMPS.

Thématique : DÉCHARGE ÉMOTIONNELLE SOUDAINE INCONTRÔLÉE

Situation énigme : Aïe aïe aïe aïe !

Angoisse et pleurs en public. Cet après-midi, j’ai invité quelques amis à m’accompagner à un concert de l’harmonie municipale qui a lieu en plein air. Nous attendons l’arrivée des musiciens… Tout à coup, à côté de moi, Luc (affecté par la pathologie Alzheimer), replié sur lui-même, s’effondre en larmes et sanglote en tremblant. C’est très impressionnant. Céline, son épouse, assise dans une autre rangée avec des amies, me regarde, très inquiète et embarrassée. Que se passe-t-il ? En effet, le comportement de Luc est étrange…

Astuce : Chiche ! Ouf !

Pourquoi pleure-t-il ? Fatigue ? Angoisse ? Stress ? Agoraphobie ? Sentiment d’insécurité ou d’abandon ? Que faire ? Je dis à Céline que je vais gérer ce désagrément. Chiche ! Donc, je me rapproche de Luc, pose sur lui un regard compatissant, lui touche la main, lui passe mon bras autour du cou par-delà les épaules et lui murmure doucement à l’oreille des paroles apaisantes, rassurantes, lui laissant entendre que tout va bien, que je suis là, près de lui, pour l’écouter et lui parler. Dans un premier temps, comme une réponse « favorable » à mes propos, les sanglots étouffés et tremblements reprennent de plus belle… Mais peu à peu, les larmes se raréfient et disparaissent ainsi que les suffocations et mouvements saccadés incontrôlés. Imperceptiblement émergent stabilité, tranquillité, bonhomie et réconfort. Luc retrouve son calme et esquisse alors un mince sourire ! Ouf ! Céline est rassurée et les premières notes du concert détendent l’atmosphère, comme pour célébrer le retour de la sérénité … Youpi !

Règle d’or : GARDER SON CALME. RÉCONFORTER PAR LA VOIX, LE REGARD ET UNE PRÉSENCE DE PROXIMITÉ

Thématique : BLOCAGE HYGIÈNE DENTAIRE

Situation énigme : Aïe aïe aïe aïe !

Mon épouse non seulement ne ressent pas le besoin de se brosser les dents mais, plus encore, refuse catégoriquement de le faire. Malgré mon insistance, mes sollicitations, elle ne veut plus se brosser les dents. Je suis sidéré et impuissant face à ce comportement.

Astuce : Chiche ! Ouf !

Pourquoi une telle attitude ? Est-ce volontaire ? Que faire ? J’ai une idée. Chiche ! Je décide de lui offrir une belle brosse à dents, comme cadeau-surprise emballé dans un splendide paquet ! Accompagné d’un petit message amoureusement rédigé, tendre et affectueux. Nous ouvrons ce cadeau-mystère dans la salle de bains et lisons le message. Elle est ravie ! Je m’en réjouis ! Nous nous positionnons tous les deux face au miroir et, en l’invitant à m’imiter, nous entreprenons ensemble notre brossage de dents en riant, en nous regardant joyeusement. Je lui demande même de me montrer comment elle fait. Et chaque jour, nous recommençons ensemble ce scénario. Depuis ce jour, son aversion pour l’hygiène dentaire est oubliée ! Ouf ! Disponibilité et inventivité sont essentielles… Plaisir partagé vaut mieux que contrainte imposée !

Règle d’or : ACCOMPAGNER ET PRÉSENTER DE FAÇON LUDIQUE CE PROCESSUS

Thématique : ANOSOGNOSIE (Incapacité de reconnaître la maladie)

Situation énigme : Aïe aïe aïe aïe !

Refus de consultation médicale. Notre médecin généraliste, à mon instigation, a rédigé une prescription conseillant à mon épouse de prendre rendez-vous chez un neurologue. Mon épouse ne comprend pas pourquoi et refuse obstinément de se rendre à ce rendez-vous. En effet, elle ne reconnaît pas ses « déconnections » de la réalité, ses maladresses qui se multiplient et s’aggravent, etc…

Astuce : Chiche ! Ouf !

Pourquoi ? Oubli ? Inconscience ? Déni ? Comment savoir et que faire ? Chiche ! Voilà, Quelques jours plus tard, (pourquoi pas !?) je simule un rendez-vous pour moi et je dis à mon épouse que je serais heureux qu’elle m’accompagne… ce à quoi elle acquiesce spontanément. Et je préviens de ma stratégie le secrétariat du cabinet neurologique tout en m’expliquant auprès du neurologue par email personnel ! 5 semaines plus tard, le jour J arrive : réception chez le spécialiste. Complice, il fait d’abord mine de m’interroger puis commence à discuter paisiblement avec mon épouse qui répond favorablement à ses questions. Elle se laisse ainsi, peu à peu, inconsciemment guider vers la réalisation du test MMS (diagnostic de la mémoire), préambule à bien d’autres procédures… Ouf ! Une première étape vient d’être franchie non sans appréhension mais avec succès.

Règle d’or : VALIDER ET TROUVER STRATÉGIE DE CONTOURNEMENT

Thématique : DÉCALAGE DES REPÈRES TEMPORELS

Situation énigme : Aïe aïe aïe aïe !

Déplacements nocturnes inappropriés. Situation rocambolesque : Pierre, très fréquemment, durant la nuit, se lève, sort de la chambre et va voir s’il y a du courrier dans la boîte aux lettres ! Il revient bredouille, évidemment, mais pas toujours (publicité oblige !). C’est embêtant car, d’une part, il me réveille et d’autre part, il met du temps à revenir, oublie d’éteindre la lumière, a du mal à se rendormir, etc… !

Astuce : Chiche ! Ouf !

Bien évidemment je ne vais pas l’empêcher de se lever ni le gronder. Quelle solution ? Eurêka, j’ai trouvé ! Chiche ! Voilà, je décide, que chaque soir, juste avant d’aller nous coucher, nous allons ensemble voir s’il y a du courrier. (J’en glisse parfois insidieusement !) Et depuis cette démarche rituelle quotidienne (même le dimanche), mon mari, satisfait, va se coucher paisiblement jusqu’au lendemain matin. Ouf !

Règle d’or : INITIER ET RITUALISER DE NOUVEAUX REPÈRES TEMPORELS

Thématique : LATÉRALISATION DÉFICIENTE DURANT LE SOMMEIL

Situation énigme : Aïe aïe aïe aïe !

Glissement hors du lit. Mon épouse a de plus en plus de difficulté à bien rester de son côté dans notre lit conjugal : elle empiète sur mon « domaine » ou glisse dangereusement à la lisière du lit sans s’en rendre compte ! Je l’ai déjà retrouvée, au lever, couchée à même le sol juste à côté du lit et même endormie, agenouillée sur le sol, la tête sur le lit ! Aïe aïe aïe aïe !

Astuce : Chiche ! Ouf !

Comment faire pour éviter qu’elle tombe de nouveau et se blesse sérieusement ? Chiche ! Dans un premier temps, je décide de mettre un tapis sur le sol de son côté. Puis, la situation se reproduisant fréquemment, je change la disposition du lit : ayant retiré de son côté la table de chevet, je positionne le lit contre le mur. Ainsi, mon épouse s’installe le long du mur (ce qui n’est pas évident à concrétiser). Et les risques de glissements ou de chutes disparaissent ! Ouf ! Et nous pouvons dormir, côte à côte, sereinement en toute quiétude…

Règle d’or : ACCEPTER LA RÉALITÉ ET ADAPTER LA CONFIGURATION

Thématique : DISPARITION DES ÉMOTIONS

Situation énigme : Aïe aïe aïe aïe !

Voici de nouveau Annie, qui quelques jours après le décès de Gilbert, son mari, va acheter des légumes à Blandine, amie maraîchère qui tient son marché hebdomadaire sur la petite place du quartier. Blandine n’ose pas lui parler immédiatement du décès de Gilbert… Annie, tranquillement, commande fruits et légumes, parle de la pluie et du beau temps, règle ses achats. Et sur le point de partir elle déclare tout à coup :  » Ah oui, Gilbert est mort ! » d’un ton totalement détaché !

Astuce : Chiche ! Ouf !

Blandine est désarmée face à cette annonce péremptoire complètement déchargée d’émotion ! Comment réagir dans cette situation inattendue ? Elle a soudain une idée. Chiche ! Surtout ne pas désavouer l’attitude d’Annie mais au contraire se montrer compatissante et à l’écoute. Blandine évoque donc quelques bons souvenirs vécus avec Gilbert qui aimait s’asseoir sur le banc public situé en face et papoter avec elle. Et imperceptiblement, Annie se met également à partager tranquillement quelques souvenirs, ses émotions et sa peine avec Blandine qui, très émue, tout en douceur, réussit à faire émerger émotion et réconfort ! Ouf !

Règle d’or : VALIDER ÉCOUTER DIALOGUER

Thématique : AMNÉSIE CONCERNANT SITUATION RÉCENTE

Situation énigme : Aïe aïe aïe aïe !

Oubli de la réalité : J’ai pris l’habitude d’aller rendre visite à Annie et Gilbert, des voisins âgés. Gilbert a dû être hospitalisé et j’allais prendre régulièrement de ses nouvelles auprès d’Annie très désorientée. Malheureusement Gilbert est décédé rapidement. De nouveau, quelques jours après les funérailles, je rends visite à Annie pour la soutenir dans sa peine et elle me dit… que Gilbert n’est pas là car il est encore à l’hôpital !

Astuce : Chiche ! Ouf !

Que faire, que dire face à cet incroyable oubli ? La contredire ? Raviver des souvenirs difficiles de son hospitalisation ? Non non. Trouver rapidement un échappatoire. Chiche ! J’entreprends alors une conversation en lui évoquant son mari, ses facéties, ses habitudes, son humeur désarmante, leurs nombreuses années de mariage, etc… Et peu à peu, revenant à la réalité, elle m’affirme enfin sa peine suite au décès de Gilbert. Et je peux enfin lui apporter un message de réconfort. Ouf !

Règle d’or : PRENDRE ACTE ET ADAPTER CONVERSATION