18 avril 2024
Après le ping-pong, le tennis pour contrer la maladie

L’association des Hauts-de-Seine et le Tennis Club de Clamart proposent, depuis septembre, des séances de tennis adaptées pour les personnes malades et les aidants.

À l’aube de cette année olympique, l’association départementale France Alzheimer des Hauts-de-Seine a décidé de proposer une autre activité physique adaptée à ses adhérents, après la gym douce et le ping-pong : le tennis. « Nous avons à cœur d’élargir notre offre et nous avons profité de la convention signée à l’échelle nationale entre France Alzheimer et la Fédération française de tennis pour nouer un partenariat avec le Tennis Club de Clamart », explique le président départemental Patrick Leprêtre.

Sept personnes participent à cette première année de séances adaptées, qui se tiennent chaque vendredi, hors vacances scolaires. « Ce sont des personnes malades et des aidants, et ce n’est qu’un début. Je vois qu’ils sont accrocs. Ils viennent sans réticence, sans peur. Chacun peut faire avec ses moyens physiques et c’est très bien encadré. »

Les éducateurs sportifs se nomment Adam Duprat, professeur de tennis, et Matisse Lalet, enseignant en activité physique adaptée et stagiaire dans le cadre de son Master 2 à Paris-Descartes. Tous les deux ont suivi des formations spécifiques au sport santé et sont chargés de développer cette filière au sein du Tennis Club de Clamart.

« Une séance classique commence par deux tours de terrain en trottinant ou en marchant, puis par un échauffement articulaire », explique Matisse Lalet. « Après, on peut continuer avec des exercices avec des ballons et du renforcement musculaire. Ensuite, nous jouons au tennis. Nous adaptons les groupes, les terrains et les balles en fonction des capacités. Nous travaillons le coup droit, le revers, le smash… Nous jouons aussi en double. À travers les exercices, l’idée est que les personnes malades, tout en passant un bon moment, travaillent la motricité, l’équilibre, les repères dans l’espace… L’air de rien, ils progressent tous, de semaine en semaine. En tout cas, ils ne régressent pas et ils prennent du plaisir. Une personne vient même de l’Ehpad d’à côté, avec son épouse, et il retrouve ses réflexes d’avant. Il est plus joyeux, il est content. »

Chaque séance adaptée de tennis dure une heure et se clôture par un moment de convivialité, avec une tasse de café, des biscuits, ou des crêpes à l’occasion de la chandeleur. « Tout ce qui peut aider les personnes malades à conserver leurs fonctions le plus longtemps possible, c’est ce que l’on cherche », glisse encore Matisse Lalet. « Mais ici, il y a une dimension supplémentaire, une dimension humaine. Ce type de projet apporte du soutien et du lien, aussi aux aidants. Les séances de tennis leur font du bien, ça se voit. Et nous, on se sent utile. C’est très gratifiant. »

Francine Taffanel, 65 ans, se rend chaque vendredi à Clamart pour le tennis. Elle est aidante de son mari, Jean-François, 72 ans, qui vit dans un Ehpad à Vanves. « Il allait déjà au tennis de table à Issy-les-Moulineaux depuis 3 ans, et en septembre, nous avons également choisi d’aller au tennis à Clamart. Chaque vendredi donc, je vais chercher mon mari à l’Ehpad et nous partons jouer au tennis. Cette activité est très bien encadrée, les deux animateurs sont très attentifs. Mon mari est heureux d’y aller. Ça lui permet de sortir de l’Ehpad, ça lui procure du bien-être et ça le réveille, ça le stimule. Et moi aussi, je joue au tennis avec d’autres personnes malades et des aidants. Moi aussi, ça me fait plaisir. Ça me fait faire du sport et puis, je rencontre d’autres personnes, d’autres aidants. Nous avons échangé nos numéros de téléphone. Nous savons que nous pouvons compter les uns sur les autres. Nous vivons dans une grande famille, je le vois comme ça. Et puis, l’air de rien, cette activité nous permet, à mon mari et moi, de passer un bon moment côte à côte. »